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Endettement: la France sous surveillance renforcée

En raison de son manque de compétitivité et du niveau élevé de sa dette, la France a été placée mercredi sous surveillance renforcée par Bruxelles.

05 mars 2014, 14:02
French flag fleets in Nice, southeastern France, Tuesday, March 19, 2013.(AP Photo/Lionel Cironneau)

La Commission européenne a décidé mercredi de placer la France sous surveillance renforcée. Elle a une nouvelle fois épinglé son manque de compétitivité et le niveau élevé de sa dette.

Pour l'exécutif européen, la France souffre de nombreux déséquilibres macroéconomiques qui n'ont pas été suffisamment corrigés et nécessitent désormais ce type de surveillance qui sera également appliquée à l'Espagne et à l'Irlande, deux pays qui viennent tout juste de sortir de leur plan d'assistance financière.

Deuxième économie de la zone euro, la France se retrouve donc au côté de pays qui ont été en grande difficulté au plus fort de la crise de la zone euro et ont eu besoin d'un plan d'aide.

Longue liste de griefs

L'annonce de Bruxelles vient s'ajouter à une longue liste de griefs à l'encontre de la France, à qui est reproché un manque de compétitivité, un coût du travail trop élevé et une dette publique qui ne cesse d'enfler.

"Le déficit commercial qui ne cesse de se creuser reflète la perte continue des parts de marché à l'exportation", analyse la Commission. "Malgré les mesures prises pour favoriser la compétitivité, jusqu'à présent, le rééquilibrage est limité. (...) Le coût du travail reste élevé et pèse sur les marges des entreprises", souligne-t-elle dans son rapport.

Concernant le niveau de la dette, le risque est que la France se retrouve "exposée à des turbulences sur les marchés financiers, qui auraient des retombées sur l'économie réelle".

Des problèmes pour la santé de la France mais aussi pour celle de la zone euro dans son ensemble, "compte tenu du poids économique" du pays, souligne la Commission.

Risque de dérapage

Lors de ses prévisions économiques publiées fin février, Bruxelles avait mis l'accent sur un autre problème de l'économie française: le risque de voir ses finances publiques déraper. Pour Bruxelles, le déficit public français devrait rester largement au-dessus de 3% en 2014 comme en 2015, si elle ne prend pas de nouvelles mesures.

La France a "entrepris des réformes budgétaires et structurelles importantes. Elles ne sont pas faciles. Les résultats ne sont pas immédiats. Mais elles sont indispensables", avait alors affirmé le commissaire européen en charge des affaires économiques, Olli Rehn.

Dans son rapport, la Commission a fait le point mercredi sur les déséquilibres économiques de 17 pays européens au total. Quatorze d'entre eux souffrent de déséquilibres.

La Croatie, la Slovénie et l'Italie - qui conjugue elle aussi une dette conséquente à des problèmes de compétitivité - sont dans une situation pire que la France et font face à des déséquilibres jugés "excessifs" qui requièrent également une surveillance renforcée.

L'Allemagne aussi épinglée

De son côté, l'Allemagne est une nouvelle fois épinglée pour ses excédents, qui constituent des déséquilibres macroéconomiques. L'excédent commercial allemand, supérieur à 6% du PIB depuis 2007, traduit la dépendance de Berlin envers les exportations et la faiblesse de sa demande intérieure.

Aussi, "l'Allemagne doit mettre en place des mesures pour stimuler sa demande intérieure et son potentiel de croissance", indique le rapport.

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