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Ferguson: Garde nationale triplée après les émeutes

Le nombre de soldats de la Garde nationale américaine a été triplé à Ferguson, sur ordre du gouverneur de l'Etat du Missouri, Jay Nixon. Cette décision fait suite aux violences qui ont éclaté après le non-lieu prononcé lundi soir en faveur du policier blanc accusé d'avoir abattu un Noir en août.

26 nov. 2014, 07:21
Le gouverneur de l'Etat du Missouri, Jay Nixon, a ordonné mardi de tripler le nombre de soldats de la Garde nationale à Ferguson, dans la banlieue de St Louis.

Le gouverneur de l'Etat du Missouri, Jay Nixon, a ordonné mardi de tripler le nombre de soldats de la Garde nationale à Ferguson, dans la banlieue de St Louis. Il a pris cette décision après les violences qui ont accueilli lundi soir le non-lieu prononcé en faveur d'un policier blanc accusé d'avoir abattu un Noir en août dernier.

Les avocats de la famille de Michael Brown, le jeune Noir de 18 ans tué le 9 août, ont eux dénoncé la décision du grand jury qui était appelé à statuer sur d'éventuelles poursuites contre le policier Darren Wilson. Le jury a conclu que l'agent avait agi en état de légitime défense.

Lors d'une conférence de presse, Benjamin Crump et Anthony Gray ont jugé la procédure injuste en raison d'un conflit d'intérêts et parce que l'agent qui a tué Michael Brown n'a pas été soumis à un contre-interrogatoire. Selon eux, un procureur spécial aurait dû être désigné.

"Nous nous élevons contre cette décision car dans toute l'Amérique, que ce soit à New York, à Los Angeles, en Californie, à Cleveland, les jeunes garçons de couleur sont tués par les policiers", a encore lancé l'avocat.

Le pionnier des droits civiques Al Sharpton a réitéré à cette occasion son combat pour une responsabilité accrue de la police. "Ce n'est pas le problème de Ferguson, c'est un problème dans tout le pays", a-t-il déclaré, reprenant des propos tenus la veille par le président américain Barack Obama.

Vies et biens doivent être protégés

En tout, quelque 2200 membres de la Garde nationale vont être déployés devant les maisons, les commerces et une centaine de lieux-clés, a annoncé Jay Nixon devant la presse. "Les vies et les biens doivent être protégés", a-t-il déclaré, expliquant que les militaires prêteraient main-forte aux policiers et "seraient prêts à agir rapidement" pour éviter de "répéter le désastre d'hier soir".

Le maire de Ferguson, James Knowles, a regretté que cette mobilisation armée n'ait pas été faite "à temps pour sauver" tous les commerces de la ville. "La décision de retarder le déploiement de la Garde nationale est profondément inquiétante", a-t-il estimé.

Environ 700 militaires de la Garde nationale étaient déployés lundi soir à Ferguson. Or une dizaine de bâtiments ont été incendiés dans cette ville de quelque 21'000 habitants. Dans la région de St Louis principalement, 61 personnes ont été interpellées pour des actes de cambriolage, de détention illégale d'armes et de réunion en bande organisée, selon la police.

Emeutes pires qu'en août

"Cela va recommencer", a commenté James Hall, 56 ans, un habitant de Ferguson, localité à majorité noire et dont les forces de l'ordre sont majoritairement blanches. "S'ils (les jurés) l'avaient inculpé de quelque chose, cela ne se serait pas produit à Ferguson", a-t-il ajouté.

Aucune victime n'a été signalée lors des émeutes qui se sont déclenchées lundi soir et se sont poursuivies mardi matin. Mais le chef de la police du comté de St Louis, Jon Belmar, a estimé qu'elles étaient "bien pires" que celles qui avaient fait suite à la mort du jeune Michael Brown.

Nombre disproportionné de victimes noires

La mort de Michael Brown a ravivé le débat sur l'attitude des forces de l'ordre et les relations raciales aux Etats-Unis. Le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein a dénoncé le nombre disproportionné de victimes de la police parmi les Noirs et de détenus Noirs dans les prisons américaines.

Barack Obama a lui mis en garde lundi soir contre la tentation de "dissimuler les problèmes" liés au racisme aux Etats-Unis. "Dans trop de régions du pays, il existe une profonde défiance entre les forces de l'ordre et les communautés de couleur", a-t-il souligné.

Un constat que la Russie s'est empressée de saisir, affirmant que les violences de Ferguson étaient révélatrices des "énormes problèmes intérieurs dans le domaine du respect des droits humains" aux Etats-Unis.

Le ministre de la Justice Eric Holder a rappelé qu'une enquête fédérale se poursuivait. "Elle est indépendante de l'enquête locale depuis le début et le restera", a-t-il déclaré.

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