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France: la manif pour tous attire des millers de personnes

Paris et Lyon ont vu des dizaines de milliers de manifestants défiler dans le calme contre la politique familiale du gouvernement. La manifestation s'inscrit dans le mouvement contre le mariage homosexuel.

02 févr. 2014, 19:38
Des milliers de personnes ont défilé à Paris et Lyon pour protester les théories familiales du gouvernement français.

Les organisateurs ont revendiqué plus de 500'000 participants pour la manifestation parisienne et 40'000 dans le centre de Lyon. La préfecture de police en a totalisé 80'000 à Paris et 19'500 à Lyon.

Une semaine après le "jour de colère" organisé par plusieurs organisations, certaines issues de l'extrême droite, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a dénoncé l'émergence d'un "Tea party à la française". Il s'est attiré les foudres de l'UMP, qui l'accuse de vouloir promouvoir un "noyau dur" de l'opposition pour l'affaiblir.

Fer de lance de l'opposition au mariage gay voté l'an passé, le collectif "La manif pour tous" appelait à la mobilisation pour la défense de la famille menacée, selon lui, par le gouvernement et sa majorité.

Gouvernement soupçonné

Il les soupçonne, malgré les nombreux démentis, de vouloir étendre la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes à l'occasion du débat parlementaire sur la future loi sur la famille et de chercher à légaliser la gestation pour autrui (GPA) avant la fin du quinquennat.

Pour Séverine Chevrier, de Paris, "pas grand-chose n'a changé" depuis les manifestations contre le projet de loi sur le mariage homosexuel avant son adoption le printemps dernier.

"M. Hollande ne nous écoute pas, ne veut pas dialoguer avec nous. En revanche, M. Valls a été très clair dans ses propos vis-à-vis de nous: il va tout faire pour nous faire taire, mais nous on est dans notre bon droit, on a le droit de s'exprimer, on a le droit d'être dans l'opposition".

"Théorie des genres"

La manifestation de dimanche est intervenue par ailleurs après une vive polémique sur une expérimentation, dans des écoles primaires, de cours pour lutter contre les stéréotypes filles-garçons. Ses opposants y voient un début d'enseignement de la "théorie des genres, qui nie l'altérité homme-femme".

"On a prouvé que ce n'était pas une rumeur, la théorie du genre est bien enseignée à l'école", a déclaré la coordinatrice de "La manif pour tous" à Lyon, Anne Lorne. "Nous sommes pour la lutte contre l'homophobie mais contre l'éducation sexuelle à l'école primaire", a-t-elle ajouté.

"Fronde des anti"

Le ministre de l'Intérieur a exprimé son inquiétude face au climat actuel, évoquant "la création d'un Tea party à la française", une référence à l'aile ultra-conservatrice du Parti républicain américain.

Et Manuel Valls de dénoncer une "fronde des anti: anti-élites, anti-impôts, anti-Parlement, anti-journalistes", avant d'appeler la droite républicaine "à se démarquer clairement des mouvements qui n'acceptent pas la démocratie et les choix du Parlement".

Présent parmi les manifestants, le député UMP Henri Guaino a accusé M. Valls d'évoquer "la stratégie d'une partie de la gauche, qui veut par tous les moyens, par une politique qui divise, faire naître un noyau dur radicalisé de façon à affaiblir l'opposition".

18 interpellations

Le Front national était aussi représenté à Lyon et à Paris, notamment avec la députée Marion Maréchal-Le Pen. Des représentants religieux, le cardinal Philippe Barbarin et le recteur de la grande mosquée de Lyon Kamel Kabtane, étaient dans les premiers rangs du cortège à Lyon.

Après les débordements du "jour de colère", un important dispositif de sécurité a été mis en place, mobilisant 1500 policiers à Paris et 600 dans le centre de Lyon.

Au total, en marge des manifestations, 18 personnes ont été arrêtées, dont un dirigeant du GUD, un mouvement étudiant d'extrême droite, pour des contrôles d'identité. Une d'entre elles a été placée en garde à vue pour détention de fumigènes.

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