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France: le procureur Courroye muté de force au parquet général de Paris

Philippe Courroye a été muté de force au parquet général de Paris. Le procureur de l'affaire Bettencourt parle de sanction politique.

03 août 2012, 10:54
Le procureur Courroye se dit victime d'une sanction politique.

Philippe Courroye, magistrat emblématique de l'ère Sarkozy à la présidence française, a été nommé de force au parquet général de Paris par la nouvelle majorité socialiste. Celle-ci a annoncé vendredi la nomination de l'ancien procureur dans le "Journal officiel".

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait donné mardi un avis favorable à la mutation forcée du procureur de Nanterre, près de Paris, que la ministre de la Justice, Christiane Taubira, s'était engagée à suivre.
 
Cette dernière avait annoncé procéder à une mutation "dans l'intérêt du service" de ce procureur, incarnation pour les syndicats de magistrats de la supposée tentative de mise sous tutelle du parquet sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
 
Philippe Courroye est mis en cause notamment du fait des poursuites disciplinaires engagées contre lui pour l'espionnage de factures téléphoniques détaillées ("fadettes") de journalistes du quotidien "Le Monde" demandé en 2010 en marge des procédures visant la fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.
 
Philippe Courroye se dit victime d'une sanction politique déguisée et a annoncé par avance qu'il contesterait sa mutation devant le Conseil d'Etat. Il a dit aussi vouloir devenir avocat pour échapper à cette mutation. Ces deux voies semblent cependant insuffisantes au moins dans un premier temps, en raison des délais, pour faire obstacle à l'affectation du magistrat au poste qu'il refuse.
 
Bettencourt, l'affaire de trop
 
Dans un entretien au "Figaro" publié la semaine dernière, Philippe Courroye a nié tous les griefs portés contre lui et s'est dit victime d'une "chasse à l'homme" et d'un "lynchage" qui serait dus à sa trop grande indépendance d'esprit.
 
Les syndicats de magistrats rétorquent que Philippe Courroye lui-même ne voulait pas d'un statut d'indépendance du parquet, car il n'a pas signé un appel en ce sens lancé juste avant l'élection présidentielle par 126 des 163 procureurs du pays.
 
Le syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) a critiqué le traitement par Philippe Courroye des affaires visant la fortune Bettencourt, estimant que le procureur a cherché à freiner ou enterrer cette affaire gênante pour la majorité de l'époque, ce qui a fini par entraîner son dessaisissement en 2010. Depuis, d'autres juges de Bordeaux enquêtent sur Nicolas Sarkozy.
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