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Il faut 32 milliards par an pour en finir avec le sida

Les nouvelles infections par le VIH ont chuté de plus d'un tiers depuis 2000. Mais il faudra encore débourser 30 milliards de francs par an d'ici à 2020 pour espérer en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2030. "Le monde a atteint l'objectif 6 du Millénaire pour le développement. L'épidémie a été enrayée et inversée", a affirmé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon mardi. Il présentait le rapport de l'Onusida à la conférence internationale sur le financement du développement qui se tient à Addis Abeba en Ethiopie.

14 juil. 2015, 12:54
Une banderole montrant le ruban rouge, symbole de la lutte contre le Sida, a été deployée sur la tour Espacite lors de la journee mondiale de lutte contre le virus du SIDA ce lundi 1 decembre 2014 a La Chaux-de-Fonds. 

Photo : Lucas Vuitel

30 milliards de francs par an d'ici à 2020 seront nécessaires pour espérer en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2030 selon l'ONU. Le point positif, c'est la chute de plus d'un tiers des nouvelles infections depuis 2000.

"Le monde a atteint l'objectif 6 du Millénaire pour le développement. L'épidémie a été enrayée et inversée", a affirmé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon mardi. Il présentait le rapport de l'Onusida à la conférence internationale sur le financement du développement qui se tient à Addis Abeba en Ethiopie.

En 2000, les Nations unies avaient fixé huit grands Objectifs du Millénaire pour 2015, dont celui de combattre le VIH/sida. Des milliards de dollars ont déjà été investis, dont près de la moitié par les Etats-Unis. La lutte acharnée menée par la communauté internationale contre la maladie fait figure de véritable succès, selon Onusida.

Entre 2000 et 2014, le nombre de nouvelles infections s'est effondré de 35,5%, à deux millions. Encore mieux, les nouvelles infections parmi les enfants ont, elles, diminué de 58% sur la même période. Autre bonne nouvelle: les décès liés au sida ont chuté de 41% (à 1,2 million) depuis le pic de 2004.

Le rapport note aussi que les efforts déployés ont permis d'atteindre la cible fixée en 2011. Elle consistait à mettre 15 millions de personnes sous traitements antirétroviraux (TARV) en 2015, contre seulement un million en 2001.

Ambitieux, mais réaliste

Si le nombre de personnes vivant avec le VIH/sida continue d'augmenter - 36,9 millions l'an dernier, soit 700'000 de plus que l'année précédente - c'est dû au fait qu'il est désormais possible de vieillir avec le sida grâce au succès des thérapies antirétrovirales. Elles sont toujours plus efficaces et plus faciles d'accès.

"Mettre fin à l'épidémie de sida (...) d'ici à 2030 est ambitieux, mais réaliste", a estimé Ban Ki-moon. Mais "nous devons d'urgence mener des efforts à plus grande échelle ces cinq prochaines années", prévient l'ONU. L'organisation demande que près de 32 milliards de dollars soient investis chaque année d'ici à 2020, contre 21,7 milliards cette année.

Pour parvenir à éliminer l'épidémie, l'ONU s'est fixé des objectifs intermédiaires pour 2020 en utilisant une formule "90-90-90": 90% des personnes infectées avec le VIH doivent le savoir (contre environ la moitié actuellement); 90% des personnes connaissant leur statut doivent suivre un traitement; 90% de celles qui sont traitées doivent voir leur charge virale supprimée (devenue indétectable).

Enfin, l'ONU compte sur l'arrivée d'un vaccin durant la prochaine décennie, a expliqué Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida.

Appel à baisser les prix

L'ONU appelle aussi à une baisse des prix des matières premières utilisées dans la fabrication des antirétroviraux. Elle déplore que seules deux entreprises - GlaxoSmithKline et Böhringer Ingelheim (ndlr.) - se partagent 71% du marché des antirétroviraux. Quant au marché des outils de diagnostic, il est aussi dominé à 90% par deux sociétés, alors même que la demande augmente.

Le traitement est un outil essentiel pour mettre fin à l'épidémie du sida, mais il n'est pas le seul, soulignent les experts. Ils appellent à intensifier les efforts pour développer les stratégies de prévention: distribution de préservatifs, élimination de la transmission mère-enfant (seul Cuba y est parvenu jusqu'à présent) par exemple.

Le rapport regrette aussi qu'en 2014 encore, 76 pays criminalisent les relations entre personnes de même sexe et 116 pays criminalisent les travailleurs du sexe.

Recrudescence en Asie/Pacifique

L'Afrique subsaharienne reste la région la plus touchée, représentant 70% des cas. Trois pays ont représenté plus de la moitié des nouvelles infections dans la région en 2014: le Nigeria, l'Afrique du Sud et l'Ouganda.

La région Asie/Pacifique est moins affectée, avec seulement cinq millions de personnes vivant avec le virus l'an dernier. Mais elle préoccupe l'ONU en raison d'une recrudescence des cas. La Chine, l'Inde et l'Indonésie ont représenté 78% des nouvelles infections dans la région l'an dernier.

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