La cheffe de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi a été accueillie jeudi à l'ONU par une immense ovation des 4000 délégués réunis pour la conférence internationale du travail à Genève. Les représentants de 185 pays ont applaudi debout la Prix Nobel de la Paix.
La frêle présidente de la Ligue nationale pour la démocratie, une écharpe verte autour du cou, fleurs rouge et blanche accrochées aux cheveux, chemise blanche et jupe noire, est apparue souriante pour le début de son premier voyage en Europe depuis 24 ans.
Le directeur général du Bureau international du travail (BIT) Juan Somavia a salué, dans un vibrant hommage, le long combat pour la démocratie de la "Dame de Rangoun". Il a évoqué les mesures prises par son organisation pour éliminer le travail forcé en Birmanie et la décision prise la veille par la conférence de lever les sanctions à l'encontre de Rangoun, avant qu'Aung San Suu Kyi ne prenne la parole.
Appel à soutenir le développement de son pays
Dans son discours, la cheffe de l'opposition birmane a lancé un appel aux investisseurs et à tous les gouvernements pour qu'ils soutiennent le développement économique de son pays. Elle a affirmé qu'une série de réformes sont encore nécessaires.
"La levée et la suspension des sanctions sont une occasion sans précédent pour le développement économique de la Birmanie. Je vous appelle tous à joindre vos efforts aux nôtres", a déclaré la présidente de la Ligue nationale pour la démocratie aux délégués des 185 pays réunis à l'ONU à Genève pour la conférence internationale du travail.
"Gouvernements, entreprises, travailleurs, vous pouvez tous nous aider à créer la société qui offrira un avenir à notre pays", a affirmé la Prix Nobel de la Paix, longuement applaudie.
Elle a insisté en même temps sur une série de réformes qui sont encore nécessaires pour instaurer la primauté du droit et renforcer les institutions démocratiques en Birmanie. "Bien des choses restent à faire pour traduire les promesses dans la réalité", a affirmé Aung San Suu Kyi.