Le nombre de migrants en attente à Côme reste élevé. La ville italienne prévient: la situation pourrait encore s'aggraver. L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) est sur place ces jours. Elle demande plus de transparence aux autorités suisses.
L'OSAR devait discuter mercredi et jeudi avec des ONG suisses et italiennes. La visite à Côme et à Chiasso, au Tessin, doit apporter des éclaircissements sur deux questions importantes, selon la directrice de l'organisation Miriam Behrens.
Premièrement, est-ce que le corps des gardes-frontière suisse a changé sa pratique? Deuxièmement, y a-t-il un renvoi systématique de personnes qui cherchent effectivement l'asile en Suisse, comme certains le reprochent aux autorités?
Transparence
Jusqu'ici, il y a eu beaucoup de déclarations contradictoires sur le comportement des autorités suisses à la frontière tessinoise. L'OSAR exige désormais plus de transparence, notamment sur les fondements juridiques de l'action du corps des gardes-frontière, selon Miriam Behrens. La section suisse d'Amnesty International est aussi à l'oeuvre dans la région ces jours.
La situation à Côme était aussi en discussion mercredi à Berne lors de la séance du Conseil fédéral, la première après les vacances. La ministre de la justice Simonetta Sommaruga et celui des finances Ueli Maurer ont informé leurs collègues à ce sujet, a dit le vice-chancelier André Simonazzi. La pratique des autorités face aux réfugiés et demandeurs d'asile à la frontière est conforme à la loi.
Le ministre tessinois de la sécurité Norman Gobbi a aussi défendu les procédures des autorités à la frontière dans une interview au Tages-Anzeiger. Quiconque demande clairement l'asile en Suisse peut entrer dans la procédure.
Le faire par l'intermédiaire de tiers, à l'aide par exemple d'un formulaire rempli par une organisation d'entraide, n'est en revanche pas légitime, a critiqué le ministre de la Lega. De plus, les migrants qui ne déclarent pas le vrai but de leur voyage à la frontière, à savoir rejoindre l'Allemagne, ne sont pas dignes de foi.
Situation déteriorée
Entretemps, Côme met sur pied des installations provisoires dans le voisinage de la gare, où de nombreux réfugiés bivouaquent. Les autorités de la ville ont aussi averti que les conditions de vie pour les quelque 600 migrants pourraient empirer dès le mois de septembre.
La cantine de la paroisse ne sera plus accessible, car d'autres personnes dans le besoin vont l'utiliser après la pause de l'été. Les douches ne seront plus non plus accessibles.