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L'Etat islamique se renforce à Kobané

Les jihadistes de l'Etat islamique (EI) ont engagé de nouveaux renforts pour l'aider à prendre la ville de Kobané, enclave kurde en Syrie. La Turquie ne tient toujours pas à soutenir l'effort international.

19 oct. 2014, 19:04
Les attaques de la coalition sur la ville de Kobané ne cessent pas depuis plus de deux semaines.

L'EI occuperait toujours 50% de Kobané, mais les combattants kurdes, soutenus par les frappes aériennes de la coalition, auraient infligé ce week-end d'importantes pertes aux jihadistes. Ceux-ci auraient perdu plus d'une trentaine de combattants depuis samedi, dont quinze sous les bombardements de ses positions par des raids aériens, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'ONG, basée à Londres et proche de l'opposition syrienne modérée, a aussi précisé que l'EI avait tiré samedi 44 obus de mortier sur les quartiers kurdes. Des engins auraient même atterri en Turquie.

L'OSDH a encore fait état d'au moins 70 corps de jihadistes rapatriés en quatre jours dans un hôpital sous contrôle jihadiste dans la province de Raqa, en Syrie, et de sept victimes dans les rangs kurdes. Mais difficile de vérifier ce bilan.

Combats nocturnes

Plus d'un mois après avoir débuté, la bataille pour le contrôle de la troisième ville kurde de Syrie continue de se mener rue après rue. L'EI est parvenu à progresser un peu vers le centre tandis que les Kurdes poussaient plutôt vers l'est, a précisé l'OSDH.

Un journaliste présent à Kobané, Abdoulrahman Gok, a indiqué lui que l'EI avait attaqué de trois côtés différents, notamment "du côté du bâtiment de la municipalité et du marché". Les combats ont été violents particulièrement dans la nuit de samedi à dimanche.

Renforts d'Alep

L'EI a dépêché ce week-end sur place de nouveaux renforts en hommes, munitions et équipements en provenance de la province d'Alep et celle de Raqa, la place forte du groupe extrémiste sunnite en Syrie.

L'EI tente depuis plusieurs jours de couper l'accès au poste-frontière avec la Turquie, au nord, unique route d'approvisionnement pour les combattants kurdes et seule voie de sortie pour les civils.

Depuis le 16 septembre, la "bataille de Kobané" a poussé à la fuite plus de 300'000 personnes, dont plus de 200'000 en Turquie et des milliers en Irak, mais des centaines restent coincées dans la ville.

Ankara sous pression

Le président américain Barack Obama et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont évoqué samedi au téléphone "les mesures qui pourraient être prises pour juguler les avancées de l'EI", a communiqué la Maison Blanche.

Mais dès le lendemain, la Turquie a à nouveau rejeté les appels pour que son pays fournisse des armes aux combattants kurdes en Syrie, M. Erdogan accusant le principal parti kurde syrien (Parti d'union démocratique, PYD) d'être une "organisation terroriste" liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie.

"Il serait très, très erroné d'attendre de notre part que nous disions franchement 'oui' à notre alliée au sein de l'OTAN, l'Amérique, pour ce genre de soutien", a martelé le président turc.

L'Irak s'organise

Pendant ce temps, en Irak, où l'EI occupe toujours plusieurs territoires, les nominations d'un nouveau ministre de la Défense (Khaled al-Obaidi) et de l'Intérieur (Mohammed al-Ghabbane) pourraient faciliter la collaboration avec la coalition. L'Australie a promis d'envoyer 200 membres de ses forces spéciales pour assister l'armée irakienne, notamment en matière de formation.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est en tout cas félicité de ces nominations à "des postes cruciaux". Le gouvernement irakien s'appuie, depuis le lancement de l'offensive de l'EI en Irak le 9 juin, sur des milices chiites qui combattent sur le terrain avec l'armée.

Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi se rendra lundi en Iran pour discuter de la lutte à mener contre les jihadistes. L'Iran chiite, allié de Bagdad, est hostile aux extrémistes sunnites de l'EI.

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