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La justice enterre SeaFrance, le gouvernement veut préserver l'emploi

Le tribunal de commerce de Paris a signé aujourd'hui l'acte de décès de SeaFrance, sans accorder aux salariés de la compagnie de ferries transmanche le sursis réclamé après le soutien de dernière minute apporté par l'exploitant du tunnel sous la Manche Eurotunnel au projet de reprise par une coopérative ouvrière.

09 janv. 2012, 16:47
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Les juges ont décrété la liquidation définitive et la cessation d'activité de cette filiale déficitaire de la compagnie de chemins de fer française SNCF en estimant que l'offre de reprise par la coopérative ouvrière Scop n'était pas «valable» et que «l'activité ne peut être poursuivie».

Portée par le syndicat CFDT de SeaFrance, le projet de coopérative était le seul projet de sauvetage présenté à la justice. L'idée était de financer la coopérative par les indemnités de licenciement des quelque 880 salariés en France, auxquelles la SNCF était prête à ajouter 36 millions d'euros en indemnités exceptionnelles.

Mais cette offre présente «le grave inconvénient de ne pas comporter le financement nécessaire pour redémarrer l'activité», a jugé le tribunal de commerce.

Cette décision n'est cependant sans doute qu'une étape de plus dans un dossier devenu hautement politique à l'approche de la présidentielle du printemps prochain.

«Il y aura une solution crédible pour tous les salariés», a assuré le président français Nicolas Sarkozy immédiatement monté au créneau alors que les pouvoirs publics semblent déterminés à favoriser l'émergence d'une nouvelle solution avec des repreneurs privés.

Un énorme gâchis

«C'est un gâchis énorme. Un gâchis social d'abord puisqu'il concerne le sort de 1010 salariés, un gâchis économique également», a dénoncé l'un des avocats du projet, Me Philippe Brun, en référence aux 880 salariés de SeaFrance à Calais dans le nord de la France et aux 130 de la filiale britannique.

Cette décision ne constitue pas une surprise. Mais les promoteurs de la Scop avaient fondé leurs espoirs dans l'arrivée d'Eurotunnel, à la dernière minute dans le dossier, réclamant un report du jugement le temps d'examiner la nouvelle donne.

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