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Le procès des "Pussy Riot" sera public

Les trois jeunes femmes qui avaient déclamé une prière anti-Poutine dans une cathédrale de Moscou risquent jusqu'à sept ans de prison. Le procès, qui s'ouvre le 30 juillet prochain, sera retransmis en direct.

23 juil. 2012, 14:20
Les trois jeunes femmes attendent leur procès.

Le tribunal Khamovnitcheski de Moscou a annoncé lundi qu'il retransmettrait en direct le procès des membres du groupe Pussy Riot. Ces trois jeunes femmes sont détenues depuis mars pour avoir chanté une "prière punk" anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou.

Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 29 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, sont poursuivies pour avoir improvisé le 21 février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une "prière punk" intitulée "Marie mère de Dieu - chasse Poutine!" à l'intérieur de la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Accusées d'avoir "insulté" et "infligé des blessures morales profondes à des chrétiens orthodoxes", leur initiative a provoqué de nombreuses réactions de désapprobation, dans un pays qui a connu depuis la chute du régime soviétique en 1991 un renouveau religieux.

"Théâtre de l'absurde"

Les trois jeunes femmes encourent sept ans de prison pour "hooliganisme". Alors que la prochaine audience aura lieu le 30 juillet, le tribunal a ordonné vendredi leur maintien en détention jusqu'en janvier 2013.

Sans surprise, il a par ailleurs rejeté la requête des avocats de la défense de faire citer comme témoins le président Vladimir Poutine et le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Kirill. Les avocats, qui qualifient le procès de "théâtre de l'absurde", n'étaient guère optimistes sur les chances de voir leurs requêtes aboutir.

"Pour la morale"

Deux sympathisants des Pussy Riot ont été interpellés lundi aux abords du tribunal Khamonvitcheski, où une douzaine de sympathisants s'étaient réunis pour témoigner de leur soutien aux prévenues.

Des dizaines de policiers étaient déployés et la rue était bloquée par des barrières métalliques, selon un journaliste de l'AFP sur place. Parallèlement, quelques militants orthodoxes sont venus exiger une punition sévère pour les membres des Pussy Riot, en brandissant des pancartes avec le slogan "Pour la morale".

Mais de nombreuses personnalités russes, y compris certaines revendiquant leur appartenance à la communauté orthodoxe, ont pris la défense des trois prévenues, jugeant disproportionnés les poursuites et leur maintien en détention.

Soutien des Red Hot Chili Peppers

Elles ont aussi reçu le soutien ce week-end du groupe de rock américain Red Hot Chili Peppers, dont le leader Anthony Kiedis est monté sur scène lors de concerts à Saint-Pétersbourg puis à Moscou vêtu d'un tee-shirt barré de l'inscription "Pussy Riot".

Le bassiste de ce groupe, Michael Balzary, a écrit aux trois jeunes femmes en disant qu'il "saluait leur courage et priait pour leur libération", selon le quotidien en ligne gazeta.ru.

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