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Les archives du conflit en Tchétchénie ont été mises en ligne en Suisse

Un important travail de mémoire a été effectué sur les deux conflits survenus en Tchétchénie. Des ONG basées en Suisse ont financé l'archivage et la numérisation de 1270 séquences filmées.

06 juil. 2016, 09:56
/ Màj. le 06 juil. 2016 à 10:18
La guerre a laissé des stigmates.

Les Archives tchétchènes stockées à Berne contiennent 1270 séquences filmées sur les actes de guerre dans cette république russe du Caucase, ainsi que des interviews avec des témoins oculaires, des soldats russes, des journalistes, des victimes ou leurs proches. Une base de données descriptive est en ligne depuis le mois de mai.

Les Archives tchétchènes constituent l'archive la plus riche consacrée aux deux conflits en Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2006), qui ont fait au total près de 160'000 morts. Elles visent à mettre en sécurité du matériel de preuves qui pourra être utilisé pour le travail sur le passé et pour poursuivre des criminels de guerre devant la Cour européenne des droits de l'homme.

 

Actuellement, un tel travail n'est pas envisageable en Tchétchénie ou en Russie, où les défenseurs des droits humains sont poursuivis, mis sous pression, parfois torturés ou tués, indique-t-on auprès de la Société pour les peuples menacés (SPM) à Ostermundigen (BE).

Plusieurs organisations ont travaillé sous la direction de la SPM pour analyser les 1270 séquences filmées, les numériser et les préparer pour une publication. Il s'agit de l'ONG Echo Voiny (l'Echo de la guerre), Reporters sans frontières (RSF) suisse et Femmes de paix autour du monde. Echo Voiny a été fondée par la militante tchétchène des droits humains Zainap Gashaeva, réfugiée depuis cinq ans à Berne.

Financé par des ONG

Echo Voiny a rassemblé du matériel filmé par Mme Gashaeva elle-même, mais aussi des documents de cinq autres témoins oculaires, ainsi que de la journaliste d'investigation Anna Politkovskaïa, connue pour ses critiques de la politique du Kremlin en Tchétchénie. Mme Politkovskaïa a été assassinée à Moscou en 2006.

 

Une description du contenu des vidéos est disponible en ligne - mais pas les films eux-mêmes. Pour des raisons de sécurité, les vidéos sont accessibles seulement sur demande, explique la SPM.

La constitution de ces archives a été financée principalement par la fondation Pro Victimis, basée à Genève, ainsi que, dans le passé, par l'Open Society Institute du milliardaire américain George Soros. Celui-ci est aujourd'hui considéré comme un "agent étranger" en vertu d'une nouvelle législation russe sur les ONG.

La Confédération a montré de l'intérêt pour ce projet, mais ne l'a jamais soutenu formellement.

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