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Maroc: les islamistes revendiquent la victoire

Le parti islamiste modéré marocain Justice et Développement (PJD) a revendiqué dans la nuit de vendredi à samedi la victoire lors des élections législatives. A la clôture du scrutin, le taux de participation était de 45%. Les premiers résultats sont attendus samedi.

26 nov. 2011, 07:45
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"Sur la base des informations dont nous disposons actuellement, nous sommes en passe de faire mieux que prévu. Je pense que nous sommes partis pour obtenir entre 90 et 100 sièges (à la Chambre des représentants), a expliqué le président du PJD Abdellah Benkirane.

"Nous avons réalisé un raz-de-marée dans toutes les grandes villes du Maroc", a déclaré de son côté à l'AFP Lahcen Daoudi, l'un des dirigeants du PJD. "Qu'il s'agisse de Casablanca, Rabat, Tanger (nord), Meknès (centre), je peux dire que nous avons réalisé une victoire d'envergure", a-t-il souligné. M. Daoudi s'est pourtant refusé à parler de "victoire définitive".

Plus de trente partis, représentés par 7100 candidats au total, ont participé à ce scrutin pour élire 395 députés à la première chambre du parlement marocain.

Le ministre de l'Intérieur, Taib Cherkaoui, a annoncé que la participation avait atteint 45% après la fermeture des bureaux de vote vendredi en milieu de soirée. En 2007, pour les dernières consultations électorales, le taux avait été plus faible, 37%.

Il s'agit des "premières estimations", a précisé M. Cherkaoui. Il a ajouté que le "scrutin s'est déroulé dans un contexte normal, et un climat de mobilisation et de responsabilité".

Maturation démocratique

Si les premiers résultats de ce scrutin sont attendus samedi, les résultats définitifs, eux, ne seront connus que dimanche après-midi.

Le ministre marocain de la Communication Khalid Naciri a pour sa part déclaré que la "compétition électorale était ardue (...) Le processus de maturation démocratique est véritablement enclenché". "Les pouvoirs publics ont tout fait pour que ce scrutin soit un moment démocratique sain et transparent", a-t-il souligné.

Via des spots publicitaires, la télévision marocaine avait appelé toute la journée de vendredi les Marocains à se rendre aux urnes "pour accomplir un devoir national".

Le vote était supervisé par 4000 observateurs marocains et étrangers dont une délégation du Conseil de l'Europe.

Driss Yazami, qui dirige le Conseil national des droits de l'homme, a indiqué que des observateurs avaient fait état d'atteintes aux règles. Mais, a-t-il ajouté au micro de la station de radio Aswat, "cela n'a pas atteint une ampleur de nature à affecter le déroulement des élections".

Sur les traces d'Ennahda

Le PJD, qui pourrait devenir le premier parti à la chambre, suivrait ainsi un chemin semblable à celui du parti islamiste tunisien Ennahda. Ce dernier a obtenu le meilleur score aux législatives d'octobre dans cet autre pays d'Afrique du Nord où a pris naissance le "printemps arabe".

En cas de succès, les islamistes modérés pourraient devancer l'Istiqlal (Indépendance) de l'actuel Premier ministre Abbas El Fassi, parti le plus ancien du Maroc, qui a combattu pour l'indépendance. Cette formation est bien implantée sur tout le territoire mais elle pourrait faire les frais de l'usure du pouvoir.

La formation islamiste devrait également devancer un autre membre de la coalition gouvernementale, le Rassemblement national des indépendants (RNI), parti jeune et composé notamment de technocrates, dirigé par Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie, que certains voient diriger le prochain gouvernement.

"Le PJD peut prétendre à la première place. Mais même s'il dirige le gouvernement, l'exécutif se fera autour d'une coalition", a estimé le juriste Omar Bendourou.

Ces élections législatives ont été organisées cinq mois après une réforme constitutionnelle voulue par le roi Mohamed VI, censée démocratiser le système politique contesté depuis le début de l'année par un mouvement de jeunes baptisé le Mouvement du 20 février, qui avait appelé au boycottage de ce scrutin.


 
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