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Non-Opep: baisse de production de pétrole signée

"Accord historique" signé à Vienne entre onze pays producteurs de pétrole et non-membre de l'OPEP.

10 déc. 2016, 19:05
/ Màj. le 10 déc. 2016 à 20:18
Paris en plein smog. Afin de trouver des solutions pour le climat, les pays non-membres de l'Opep signent une baisse de production du pétrole.

Les pays producteurs de pétrole ont annoncé samedi à Vienne un nouvel accord de réduction de la production. Ils ont associé au pacte de limitation récemment conclu entre les membres de l'Opep des pays extérieurs à l'organisation afin de consolider la remontée des prix.

Onze pays producteurs non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se sont engagés à diminuer leur production de 558'000 barils par jour, "un accord historique" annoncé par le président du cartel et ministre qatari de l'Energie, Mohamed Saleh Al-Sada, à l'issue d'une journée de réunion à Vienne.

La Russie sera le plus important de ces contributeurs. Elle avait déjà annoncé, il y a une semaine, qu'elle baisserait son offre de 300'000 barils par jour. Les autres pays à participer à l'effort seront le Mexique, le Kazakhstan, la Malaisie, Oman, l'Azerbaïdjan, Bareïn, la Guinée équatoriale, le Sud Soudan, le Soudan et Brunei, a ajouté M. Al-Sada.

D'autres producteurs à convaincre

L'accord de samedi est un peu en retrait de l'objectif de 600'000 barils qu'avait annoncé l'Opep lors de sa dernière réunion du 30 novembre, mais c'est la première fois depuis quinze ans qu'un engagement conjoint des deux camps est atteint.

M. Al-Sada a précisé que le cartel allait continuer à travailler en vue de convaincre d'autres producteurs extérieurs à l'organisation de contribuer à ce pacte de limitation qui sera valable "pour six mois" à partir de début de 2017, le temps nécessaire, selon les producteurs, pour atteindre un rééquilibrage du marché.

Parlant d'un "événement historique", le ministre russe du pétrole, Alexander Novak a également annoncé la mise en place d'un comité de surveillance de l'accord impliquant trois pays de l'Opep ainsi que deux pays non Opep, un geste à l'attention des sceptiques qui prédisent des infractions aux quotas.

Dégringolade des cours

Après avoir inondé le marché d'or noir et provoqué une dégringolade spectaculaire des prix depuis 2014, les membres de l'Opep sont parvenus le 30 novembre à s'entendre sur une baisse de leur propre production de 1,2 million de barils par jour.

Restait à trouver d'autres pays producteurs prêts à contribuer à cette fermeture des vannes et à crédibiliser l'engagement de Moscou, qui suscite la prudence des analystes.

Les cours de l'or noir dépassent les 50 dollars depuis l'accord du 30 novembre. Après avoir oscillé au fil de la semaine, ils avaient terminé vendredi à 54,16 dollars à Londres, en très léger retrait par rapport à la clôture du vendredi précédent.

L'essentiel de l'accord du 30 novembre est porté par les plus gros producteurs du cartel, hormis l'Iran : Arabie Saoudite, Irak, Emirats arabes unis, Koweït.

Engagement russe

Samedi, l'Opep a notamment arraché la collaboration du Mexique, qui, en dépit d'une production déclinante, consent à se serrer davantage la ceinture. Même sacrifice pour le Kazakhstan alors qu'il vient de mettre en route la production de son nouveau gisement géant de Kashagan.

Ce nouveau round de discussions à Vienne était aussi l'occasion pour Moscou de rassurer sur son engagement de réduction applicable à un niveau de production historiquement haut, de 11,2 millions de barils par jour cet automne, ce qui, selon les analystes, relativisent, la portée de l'effort proposé.

Les autorités russes avaient indiqué mercredi avoir le "soutien" des compagnies pétrolières privées, mais sans apporter de précisions sur les modalités pratiques de mise en oeuvre.

Moscou, dont les finances ont été plombées par la chute des cours, a a priori tout intérêt à un rebond durable des cours, qui donnerait à Vladimir Poutine des marges de manoeuvre budgétaires non négligeables à un peu plus d'un an de la présidentielle.

Les analystes s'interrogent aussi sur la tentation pour ces pays de "maquiller" des déclins naturels, liés à l'épuisement de certains gisements et déjà intégrés dans les prévisions, afin de les faire passer pour des réductions volontaires.

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