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République démocratique du Congo: l'attaque d'une prison permet l'évasion de 900 détenus et fait 11 morts

La RDC doit faire face à des attaques répétées de prisons depuis trois semaines. Dimanche, des assaillants ont attaqué la prison de Kangwayi à Beni, dans l'est du pays, libérant plus de 900 détenus et faisant 11 morts. Seuls 30 détenus s'y trouvent encore.

11 juin 2017, 21:48
Les attaques interviennent alors que la République démocratique du Congo doit faire face à une crise politique liée au refus du président de quitter le pouvoir alors que son mandat est échu depuis le 20 décembre.

Onze personnes ont été tuées dimanche dans l'est de la République démocratique du Congo pendant l'attaque d'une prison par des "assaillants" non identifiés. Plus de 900 détenus se sont évadés.

L'attaque a visé la prison de Kangwayi de la ville de Beni. "Lors des échanges de tirs entre les forces de l'ordre et les assaillants, nos services ont [comptabilisé] onze morts dont huit éléments des forces de l'ordre", a déclaré à la presse le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku. "Pour l'instant, sur 966 prisonniers, il ne reste que 30 détenus dans la prison".

Selon M. Paluku, un couvre feu est établi sur la ville et le territoire de Beni mais également sur la ville voisine de Butembo à partir de 18h30 (locales et suisses): "Seuls les policiers et les militaires doivent être visibles à partir de cette heure".

La ville et le territoire de Beni sont situés dans le nord de la province troublée du Nord-Kivu. Depuis octobre 2014, plusieurs centaines des personnes y ont été tuées dans une série de massacres attribués aux Forces démocratiques alliées (ADF), une rébellion musulmane ougandaise.

 

 

Attaques à répétition

Plusieurs dizaines de présumés ADF étaient incarcérés à la prison de Kangwayi. L'attaque de ce pénitencier intervient au lendemain de celle ayant visé un commissariat et un parquet de Kinshasa où une policière congolaise a été tuée et quatre grièvement blessées. Et des attaques similaires se sont succédé depuis trois semaines.

Le 17 mai, la prison de Makala, la grande prison de Kinshasa, avait été attaquée et s'en était suivi une évasion massive de détenus et d'"importants dégâts matériels", selon les autorités. Le 19 mai, plusieurs dizaines de détenus s'étaient également échappés d'une prison située à 40 kilomètres au sud-ouest de la capitale.

Profonde crise politique

Ces différentes attaques et évasions interviennent alors que la RDC est minée par une crise politique profonde liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat a échu le 20 décembre.

M. Kabila, 46 ans, a succédé à son père en janvier 2001. Elu président en 2006, il a été réélu en 2011, lors d'un scrutin entaché de fraudes massives.

 

 

Son mandat s'est achevé en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais il se maintient à la tête du pays en vertu d'un arrêt controversé de la Cour constitutionnelle, entérinée par un accord signé le 31 décembre 2016 entre la majorité et l'opposition.

 

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