De manière prémonitoire, la «Dame de Rangoun» a entamé son dialogue avec la presse suisse en expliquant être un peu désorientée par ce premier voyage en Europe, où «tout va très vite» depuis qu'elle est arrivée. Après avoir répondu à cinq questions au centre des médias, elle s'est éloignée du microphone et une accompagnatrice est allée s'enquérir de son état, qui ne semblait pas très inquiétant.
Le porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) Jean-Marc Crevoisier a évoqué le «jet-lag» pour expliquer le malaise qu'elle a subi.
Il a dit à l'ats que le repas prévu en soirée à Berne en compagnie de la présidente de la Confédération Eveline Widmer- Schlumpf et des conseillers fédéraux Simonetta Sommaruga et Didier Burkhalter «a été annulé». Aung San Suu Kyi a tout de même pu assister à l'apéro offert en son honneur.
«C'est un grand honneur pour notre pays» d'accueillir Aung San Suu Kyi», a déclaré plus tôt M. Burkhalter. «Le train des réformes en cours en Birmanie sera long», a-t-il ajouté, citant son interlocutrice avec laquelle le chef de la diplomatie suisse a discuté pendant environ une heure en fin d'après-midi à Berne.
Ambassade suisse
M. Burkhalter a d'autre part annoncé l'ouverture, au début du mois de novembre, d'une ambassade de Suisse en Birmanie. Jusqu'ici, les intérêts helvétiques en Birmanie étaient représentés par l'ambassade de Suisse à Bangkok. «Nous ne voulons pas seulement observer le processus démocratique en cours», a-t-il déclaré, «mais nous voulons aussi être actifs». Mais il a précisé que si une «détérioration notable» du climat était perceptible, Berne pourrait à nouveau imposer des sanctions.
Dans le cadre des mesures liées au développement, pour lesquelles la Suisse s'est engagée avec une enveloppe de 25 millions par an sur quatre ans, M. Burkhalter a cité «la construction d'écoles» et dans le domaine médical, «des mesures pour contrer la malaria».
Aung San Suu Kyi a elle mis en avant le «chômage des jeunes, qu'il faut combattre à tout prix», dans un pays rongé par un taux avoisinant 70 %. «Nous devons contrôler ce secteur», a-t-elle expliqué, avant de devoir écourter la conférence de presse.