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Syrie: les crimes de guerre sous la loupe d'une équipe spéciale de l'ONU

Sur proposition du Liechtenstein, l'ONU a accepté d'instaurer une équipe spéciale chargée de plancher sur les crimes de guerre en Syrie. Malgré l'opposition de la Russie, de la Chine, de l'Iran et bien sûr de la Syrie. Le secrétaire général de l'ONU a vingt jours pour créer cette équipe spéciale.

22 déc. 2016, 07:11
L'ONU veut enquêter sur les crimes de guerre en Syrie. (Illustration)

L'Assemblée générale des Nations unies s'est prononcée mercredi pour la création d'une équipe spéciale. Celle-ci sera chargée de "collecter, regrouper, préserver et analyser les preuves" de crimes de guerre et atteintes aux droits humains commis en Syrie. La résolution présentée par le Liechtenstein a été adoptée par 105 voix contre 15; il y a eu 52 abstentions. Cette équipe travaillera en coordination avec la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie créée en 2011 par le Conseil des droits humains de l'ONU basé à Genève.

"Nous avons trop souvent et trop longtemps différé toute action significative en matière de responsabilités", a expliqué avant le vote l'ambassadeur du Liechtenstein auprès des Nations unies, Christian Wenaweser. L'inaction de l'ONU, a-t-il ajouté, a envoyé "le signal que commettre des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité était une stratégie tolérée et sans conséquences".

Cette équipe spéciale devra également préparer des dossiers en vue de poursuites juridiques "devant des juridictions nationales, régionales ou internationales qui ont ou pourraient avoir à l'avenir autorité à se prononcer sur ces crimes". La résolution appelle tous les Etats et toutes les parties au conflit ou groupes de la société civile à coopérer avec elle.

 

 

Ingérence

"La création d'un tel mécanisme est une ingérence flagrante dans les affaires intérieures d'un Etat membre de l'ONU", a condamné l'ambassadeur syrien Bachar Jaafari. La résolution était parrainée par 58 pays, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie, ainsi que par les puissances régionales que sont la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar. La Russie, la Chine et l'Iran se sont opposés à son adoption.

A plusieurs reprises depuis sa création, en 2011, la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie a réclamé que le Conseil de sécurité saisisse la Cour pénale internationale de La Haye. En 2014, la Russie et la Chine ont mis leur veto à un texte des Occidentaux qui proposait de transmettre le dossier des crimes syriens à la CPI.

La résolution donne 20 jours au secrétaire général de l'ONU pour former un groupe de travail qui établira "un mécanisme international impartial et indépendant pour aider aux enquêtes et poursuites de ceux responsables des crimes les plus graves" en Syrie depuis mars 2011.

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