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Syrie: L'armée du régime annonce avoir repris la totalité de la ville d'Alep

Alep a vu ses derniers rebelles et civils partir jeudi soir. L'armée syrienne a par la suite annoncé avoir repris le contrôle total de la ville. Le régime partage cette victoire avec la Russie et l'Iran. C'est une défaite pour les pays occidentaux.

22 déc. 2016, 20:06
Le drapeau syrien est brandi sur le passage des derniers convois sortant d'Alep.

Le régime syrien a repris jeudi le contrôle total d'Alep, deuxième ville du pays, remportant sa plus grande victoire face aux rebelles depuis le début de la guerre. L'armée syrienne a fait cette annonce officielle en soirée après la sortie du dernier convoi de rebelles et de civils d'Alep-Est, ex-fief rebelle de la métropole.

"Le commandement général des forces armées annonce le retour de la sécurité à Alep après sa libération du terrorisme et des terroristes et la sortie de ceux (...) qui y restaient", a annoncé un communiqué de l'armée lu par un général à la télévision d'Etat.

"Cette victoire représente un tournant stratégique (...) dans la guerre contre le terrorisme", a ajouté le communiqué. Elle "souligne la capacité de l'armée syrienne et ses alliés à remporter la bataille contre les groupes terroristes et pose les bases d'une nouvelle phase pour chasser le terrorisme de tout le territoire de la République arabe syrienne".

 

Tirs de célébration

Aussitôt après cette proclamation, des tirs de célébration ont été entendus par le correspondant de l'AFP à Alep. L'armée syrienne et le Hezbollah chiite libanais "se sont déployés dans la dernière poche que contrôlait la rébellion où les démineurs vont intervenir" a indiqué pour sa part le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme Rami Abdel Rahmane.

En perdant son bastion devenu un champ de ruines en raison des violents bombardements, la rébellion essuie son pire revers depuis le début de la guerre en mars 2011. Avec la reconquête totale de la cité, le régime contrôle désormais les cinq principales villes de Syrie avec celles de Homs, Hama, Damas et Lattaquié.

Défaite pour les pays occidentaux

Le régime partage cette victoire avec ses alliés de poids, la Russie, intervenue militairement en Syrie depuis septembre 2015, et de l'Iran. En revanche, la reprise d'Alep constitue une défaite pour les alliés de l'opposition comme les monarchies du Golfe, la Turquie et les pays occidentaux. Ils voyaient dans les rebelles une alternative au régime en place depuis un demi-siècle.

En raison de l'antagonisme entre la Russie et les Occidentaux, Etats-Unis en tête, la communauté internationale s'est retrouvée paralysée face au drame humanitaire.

A la dernière minute et à minima, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté à l'unanimité pour la supervision internationale des évacuations d'Alep alors que celles-ci touchaient à leur fin. Au total, environ 35'000 personnes auront été évacuées de la grande ville du nord de la Syrie depuis une semaine.

Surprise

Restée en retrait du mouvement de contestation contre le régime en mars 2011, la seconde ville a plongé dans la guerre civile en juillet 2012. Les rebelles y ont pénétré lors d'une offensive surprise, s'emparant de plus de la moitié de la cité et expulsant l'armée des quartiers est et du coeur historique de la ville.

Divisée depuis cette date, Alep, l'une des plus anciennes villes au monde, était devenue le principal front du conflit syrien, qui a fait plus de 310'000 morts en cinq ans. Avec l'appui de l'aviation russe, l'armée syrienne avait mené ces derniers mois offensive après offensive pour recapturer ce secteur de la métropole divisée.

Offensive massive

Mais c'est la dernière en date, lancée le 15 novembre, qui a brisé les défenses rebelles. Ils ont été incapables de résister à la puissance de feu terrestre et aérienne déployée par Damas et ses alliés étrangers.

Les quartiers d'Alep-Est ont été presque rasés par les bombardements aériens qui se sont intensifiés ces derniers mois. En quatre semaines, du 15 novembre au 15 décembre, l'opération militaire a coûté la vie à plus de 465 civils, dont 62 enfants, à Alep-Est, selon l'OSDH. Et 142 civils, dont 42 enfants, ont été tués par des tirs rebelles dans l'ouest de la ville.

Outre les bombardements, la population d'Alep-Est, estimée avant l'offensive à 250'000 personnes, avait subi un siège asphyxiant depuis le 17 juillet. elle a eu à souffrir d'une pénurie quasi totale de nourriture, de médicaments et de carburant.

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