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Syrie: les violences reprennent de plus belle à Alep après une trêve de quelques heures

Après seulement quelques heures de pause, les combats entre forces pro régime et insurgés ont repris à Alep. On ignore pour l'instant quand l'évacuation des habitants aura lieu. Une chaîne de télévision proche de l'opposition parle de jeudi.

14 déc. 2016, 18:44
Ce nouvel embrasement a poussé des habitants terrifiés à fuir dans les rues à la recherche d'un abri. (Illustration)

La trêve aura été de très courte durée à Alep. Les raids aériens et les bombardements intenses ont semé la panique mercredi parmi les habitants de la deuxième ville de Syrie, qui cherchaient éperdument un abri. L'accord trouvé la veille sur leur évacuation des dernières poches rebelles a vite volé en éclats.

Les violences entre forces pro régime et insurgés ont en effet repris de plus belle après une pause de quelques heures qui devait permettre aux milliers de civils affamés et désespérés de pouvoir sortir de la poignée des quartiers rebelles encore aux mains des rebelles.

Ce nouvel embrasement a poussé des habitants terrifiés à fuir dans les rues à la recherche d'un abri, selon un correspondant de l'AFP qui a vu beaucoup de blessés autour de lui.

D'autres tentaient de se cacher dans les entrées des immeubles. Le correspondant a vu un char du régime tirer en direction des secteurs insurgés, alors que les attaques aériennes du régime se poursuivaient en fin d'après-midi sur le secteur rebelle dans le sud de la ville.

 

 

"Horrible, indescriptible"

"La situation est horrible", a lancé le militant Mohammad al-Khatib, contacté par l'AFP à Alep via internet. "Les blessés et les morts sont dans les rues, personne n'ose les retirer. Le bombardement est continu. C'est indescriptible". "On est revenu à la case départ", a résumé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Selon le ministère russe de la Défense, les rebelles ont attaqué à l'aube, avant d'être repoussés par l'armée syrienne. L'OSDH signale de son côté que de nouvelles frappes aériennes ont visé les derniers quartiers tenus par les insurgés. Le parrain de l'opposition, la Turquie, blâmait pour sa part les troupes du régime et leurs alliés.

L'accord d'évacuation conclu sous la houlette de Moscou et d'Ankara aurait permis aussi aux rebelles de partir après plus de quatre mois de siège. La vingtaine de bus qui devaient prendre en charge les évacués à partir de 04h00 du matin (heures suisses) sont restés stationnés dans le secteur gouvernemental de Salaheddine.

Des milliers d'habitants avaient pourtant attendu en vain d'y monter dans le froid et sous la pluie. Beaucoup avaient passé la nuit sur les trottoirs, faute d'abris. "Le premier convoi était parti et semble avoir été bloqué par des milices progouvernementales", a rapporté et déploré l'ONU à Genève.

 

 

Cessez-le-feu pour jeudi?

On ignore pour l'instant quand l'évacuation aura lieu. Une chaîne de télévision proche de l'opposition parle de jeudi.

Une source proche du régime a précisé que les négociations continuaient et "lorsqu'un accord sera conclu, les autorités syriennes l'annonceront". Le président turc Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs annoncé qu'il devait reparler dans la soirée avec son homologue russe Vladimir Poutine pour tenter de sauver la trêve.

D'après un responsable rebelle, le régime et son allié iranien "veulent lier l'accord" à une levée du siège par les rebelles des villages de Fouaa et Kafraya, sous contrôle gouvernemental dans la province d'Idleb (nord-ouest). D'ailleurs, ces villages ont été bombardés dans l'après-midi par les rebelles, selon l'OSDH, faisant plusieurs victimes.

De son côté, une source proche du pouvoir a accusé les rebelles d'avoir cherché à augmenter le nombre des personnes évacuées de 2000 à 10'000. "Environ 100'000 personnes sont encore piégées sur un territoire de 5 km carrés" à Alep, a affirmé Médecins du Monde.

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