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Trois manifestants tués dans une grève au Nigeria

Au moins trois manifestants ont été tués aujourd'hui au Nigeria au premier jour d'une grève générale illimitée contre le doublement du prix des carburants chez le premier producteur de pétrole d'Afrique. Le pays est déjà fortement ébranlé par la multiplication d'attaques islamistes contre les chrétiens.

09 janv. 2012, 18:24
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Deux manifestants ont été tués dans deux heurts avec des policiers à Kano, la métropole du Nord, où une trentaine de manifestants ont été blessés, dont 18 par balles.

«Une personne a été abattue par la police à Lagos», plus grande ville et capitale économique du pays, a affirmé Abdulwahed Omar, président du Congrès national du travail, lors de manifestations à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.

«C'est très triste que dans une démocratie les gens qui sortent sans arme pour exprimer leurs doléances soient confrontés à des policiers armés», a-t-il ajouté.

Milliers de manifestants

Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues à Lagos dans le cadre de la grève générale, qui n'affectait pas à la mi-journée la production de brut.

Des jeunes y ont bloqué un important axe routier en enflammant des pneus. «Bad Luck Jonathan» (Jonathan la malchance), criaient certains, en détournant le prénom du président nigérian, Goodluck (bonne chance) Jonathan.

A Kano, la police a lancé des grenades lacrymogènes et tiré en l'air contre des milliers de manifestants qui tentaient d'envahir les bureaux du gouverneur de l'Etat. Ils ont également tenté  d'incendier le domicile du gouverneur de la Banque centrale Lamido Sanusi.

Attaque d'une mosquée

A Benin City, dans le sud du pays majoritairement chrétien, un groupe de manifestants a quitté le cortège pour tenter d'incendier la mosquée qui se trouvait sur la rue principale. Ils ont également attaqué un bureau de change tenu par un musulman, situé à proximité.

D'après un responsable de la Croix-Rouge, le bilan est de dix blessés. Un correspondant de l'AFP a vu la police emmener un homme blessé à la tête d'un coup de machette.

Les revendications des syndicats portent sur les subventions aux carburants. Le gouvernement a supprimé cette aide le 1er janvier, ce qui a entraîné une brusque hausse des prix de l'essence.

Les adversaires de cette mesure soulignent que les autorités auraient mieux fait de réduire leurs propres dépenses et de s'attaquer à la corruption avant d'imposer à toute la population une flambée des prix à la pompe.

Massacres de chrétiens

L'Assemblée nationale avait adopté hier une motion demandant au gouvernement de faire marche arrière. Les parlementaires ont également exhorté, sans succès, les syndicats à «suspendre leur projet de grève générale et de participer à un dialogue approfondi sur cette question».

Cette grogne sociale qui risque de paralyser le pays intervient sur fond de tensions interconfessionnelles grandissantes et d'attentats meurtriers. Depuis les sanglants attentats du jour de Noël qui ont fait au moins 49 morts, six nouvelles attaques contre des chrétiens dans le Nord majoritairement musulman ont fait plus de 80 morts.

La majorité de ces raids ont été revendiqués par Boko Haram, un groupe islamiste qui réclame l'application de la charia (loi islamique) dans l'ensemble du pays.

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