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Une nouvelle fusée Ariane pour rester dans la course spatiale

La fusée Ariane 6, chargée de succéder à Ariane 5, devrait recevoir mardi le coup d'envoi des 20 pays membres de l'Agence spatiale européenne (ESA). Face à la concurrence américaine et asiatique, un tel lancement est indispensable si l'Europe souhaite rester dans la course aux étoiles.

01 déc. 2014, 14:00
Ariane 5 lors d'un précédent lancement en juillet 2012.

Les vingt pays membres de l'Agence spatiale européenne (ESA), dont la Suisse, devraient donner mardi à Luxembourg le coup d'envoi à Ariane 6. Cette fusée est chargée de succéder à Ariane 5, jugée fiable mais trop chère depuis l'arrivée fracassante de l'américain SpaceX en 2013.

Le lancement d'Ariane 6 est indispensable pour que l'Europe spatiale reste dans la course aux lancements à partir de 2020, face à une concurrence accrue venant des Etats-Unis et d'Asie, estiment les industriels du secteur.

Ariane 6 sera proposée en deux versions: Ariane 62 pour lancer un seul satellite et Ariane 64 pour en lancer deux de taille moyenne, principalement pour le marché commercial. Le prix d'un lancement est estimé à 70 millions d'euros sur Ariane 62 et à 90 millions sur Ariane 64, contre 50 millions pour SpaceX et 130 millions en moyenne pour Ariane 5.

Retard compétitif

"Ce serait très grave que nous n'arrivions pas à une décision le 2 décembre parce que l'Europe prendrait un retard compétitif que nous ne pourrions plus rattraper", a déclaré Karim Michel Sabbagh, PDG de l'opérateur de satellites basé au Luxembourg SES, jugeant cependant faible la probabilité d'un échec.

"Nous ne sommes plus seuls, ce n'est plus juste Ariane contre (la fusée russe) Proton. On ne peut plus se permettre de prendre du retard", a-t-il ajouté.

Space Exploration Technologies (SpaceX), la société californienne du milliardaire Elon Musk, a lancé son premier satellite commercial de SES en décembre 2013, provoquant un électrochoc dans l'Europe spatiale.

Le Japonais Mitsubishi Heavy, connu pour le lanceur H2A, la diversification possible de l'américain Atlas vers des lancements de satellites commerciaux et les ambitions spatiales indiennes stimulées par une première mission sur Mars réussie en septembre pourraient aussi changer la donne à moyen terme.

Selon Tom Enders, président exécutif d'Airbus Group , un accord sur Ariane 6 marquerait un "nouveau chapitre" de l'histoire spatiale européenne. "Rompre avec la manière de travailler actuelle est une condition préalable pour la compétitivité future de l'industrie spatiale européenne", a-t-il estimé.

Questions de financement

En période de réduction budgétaire, les Etats européens devront approuver mardi une enveloppe de 3,8 milliards d'euros pour les lanceurs, dont trois milliards pour la seule Ariane 6. Mais les industriels appellent l'Europe spatiale à ne pas investir que dans Ariane 6.

Après le succès de la mission Rosetta et de son robot européen Philae sur la comète "Tchouri", financer aussi l'exploration spatiale européenne reste indispensable pour rester dans la course technologique, estiment-ils.

Les ministres devront ainsi accepter mardi également l'enveloppe de 820 millions d'euros demandée par l'ESA pour financer ses activités sur la station spatiale internationale jusqu'à fin 2017, avec les missions vers Mars et la Lune.

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