Le goût du risque, qui diminue généralement avec l'âge, ne s'explique pas par la sagesse acquise avec l'âge. Il est avant tout déterminé par une modification de l'anatomie du système nerveux, selon une étude publiée mardi dans la revue scientifique Nature Communications.
Un groupe de chercheurs a observé une zone particulière du cerveau, le cortex pariétal droit postérieur, chez des patients jeunes. Ils ont découvert que plus la quantité de matière grise présente dans cette zone est importante, plus ils ont le goût du risque.
Le vieillissement normal se traduit par une diminution de la matière grise dans le cortex pariétal, ce qui peut expliquer, selon eux, que les personnes âgées présentent une aversion croissante face aux risques.
Cinq dollars ou des options incertaines
Pour mesurer cet impact, les chercheurs dirigés par Ifat Levy de l'école de médecine de Yale à New Haven, aux Etats-Unis, ont fait passer des tests à 52 adultes âgés de 18 à 88 ans. Ils les ont incités à faire des choix entre la certitude de gagner 5 dollars et des options plus incertaines mais permettant de gagner beaucoup plus.
Comme prévu, ils ont trouvé que la préférence pour le gain assuré augmentait avec l'âge. En intégrant ces données dans un modèle mathématique, ils ont découvert que la variable permettant d'expliquer ce changement n'était pas l'âge, mais la quantité de matière grise présente dans le cortex pariétal droit postérieur.
Dans la vie réelle, la prise de risque dépend d'un grand nombre de facteurs souvent indissociables, notent toutefois les chercheurs qui reconnaissent la nécessité de poursuivre les recherches.
Leur objectif sera de définir plus précisément le rôle joué par les changements intervenant dans l'anatomie du système nerveux.