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Farah fait le spectacle d'entrée de jeu

Mo Farah est entré un peu plus dans l'histoire après avoir assuré le spectacle en finale du 10'000 m des Mondiaux, à Moscou. Le Britannique, qui a fait l'accordéon entre la dernière et la première place du peloton, a «aligné» tous ses rivaux africains dans le dernier tour pour l'emporter en 27'21''72.

10 août 2013, 18:24
Britain's Mohamed Farah, reacts after he crosses the finish line to won the men's 10000 metres final race during the IAAF World Athletics Championships at the Luzhniki stadium in Moscow, Russia, Saturday, August 10, 2013. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Un an après son mémorable doublé olympique à Londres (5000 et  10'000 m), Farah est bien parti pour rééditer son double exploit en  Russie. Sa pointe de vitesse terminale est inégalée dans le  demi-fond prolongé. Une fois encore, le Somalien de naissance a  semblé jouer avec ses adversaires, plaçant son habituelle  accélération meurtrière - en deux temps - dès la cloche, pour  boucler le dernier tour en moins de 55 secondes. Un exploit dans la  touffeur du Stade Luzhniki, malheureusement à moitié vide pour  cette journée d'ouverture.  

Les Kényans et les Ethiopiens étaient pourtant prévenus. Farah  est quasiment invincible dans l'emballage final. Leur seule chance,  aux yeux des experts comme l'ancien champion Saïd Aouita, aurait  été de durcir un maximum la course. Des kilomètres parcourus en  2'45'' ne sont pas assez rapides pour user Farah. D'autant que  celui-ci comptait aussi un allié dans le peloton, son compagnon  d'entraînement Galen Rupp.  
L'Américain a fini 4e, tout près du podium occupé encore,  derrière Farah, par l'Ethiopien Ibrahim Jeilan, tenant du titre et  2e en 27'22''23, et le Kényan Paul Tanui, 3e en 27'22''61. La  suprématie kényano-éthiopienne n'est plus absolue depuis que Farah  et son coach américain Alberto Salazar, ex-vainqueur du marathon de  New York, se sont mis en tête de bousculer la hiérarchie. Avec  l'appui de l'équipementier Nike, ils ont développé un projet et une  vision: rivaliser avec les athlètes de la Corne de l'Afrique. Leur  base à Portland, dans l'Oregon, est aujourd'hui un nid de  champions.  

Titillé par Gebre  

Farah marche sur les pas des légendaires éthiopiens Haile  Gebreselassie et Kenenisa Bekele, les champions absolus des 25  tours de piste. Sa série depuis trois ans en impose: doublé  européen en 2010 à Barcelone, or sur 10'000 et argent sur 5000 aux  Mondiaux 2011 à Daegu, doublé aux JO-2012 et désormais ce nouveau  titre, qui en annonce un deuxième vendredi prochain sur 5000 m. A  moins, peut-être, que les Africains affûtent leur tactique et leur  finish.  

Dans une récente interview, Farah avait déclaré avoir été  titillé par une remarque de Haile Gebreselassie. Ce dernier avait  affirmé qu'il ne pensait pas que le Britannique serait capable un  jour de battre en brèche la suprématie africaine.  

«J'ai été déçu d'entendre ça (en 2010), mais chacun est libre  d'avoir son opinion», a relevé Farah. «Depuis ce jour-là, je suis  devenu un athlète différent.»  

Avant de quitter la Grande-Bretagne pour aller s'entraîner aux  Etats-Unis, Farah avait côtoyé les coureurs d'Afrique de l'Est et  s'en était inspiré. Depuis, il a encore affiné son approche. Son  coach Salazar est connu pour ses méthodes peu conventionnelles. Il  travaille avec des spécialistes en biomécanique et perfectionne la  préparation pour que ses athlètes puissent utiliser, en plus de  leur coeur et de leurs poumons, la moindre parcelle de leurs  muscles afin d'avoir une foulée plus efficace qui les propulse au  maximum vers l'avant. Bingo!

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