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Augmentation des réserves d'or de la BNS: "un autogoal"

Pour le comité réunissant des politiciens de tous bords, UDC comprise, l'initiative pour augmenter les réserves d'or de la BNS serait un autogoal en cas d'acceptation.

23 oct. 2014, 16:32
Nationalrat Philipp Hadorn, SP-SO, Nationalrat Beat Flach, GLP-AG, Regierungsraetin Ursula Gut, FDP-ZH, Staenderat Alex Kuprecht, SVP-SZ, Staenderaetin Karin Keller-Suter, FDP-SG, Nationalrat und Dominique de Buman, CVP-FR, von links, vom Ueberparteilichen Komitee aeussern sich an einer Medienkonferenz zur GoldInitiative, am Donnerstag, 23. Oktober 2014, in Bern. Ueber diese Vorlage wird am 30. November 2014 abgestimmt. (KEYSTONE/Peter Schneider)

L'initiative pour sauvegarder les réserves d'or de la Banque nationale suisse (BNS) est dangereuse et absurde. Un "oui" du peuple le 30 novembre constituerait un autogoal, a dénoncé jeudi un comité réunissant des politiciens de tous bords, UDC comprise.

Issues des rangs des démocrates du centre, le texte exige que la BNS augmente ses réserves d'or à hauteur de 20% de ses actifs, rapatrie la part aujourd'hui stockée à l'étranger et ne puisse plus vendre de l'or. Pour les opposants, l'initiative ne parviendra pourtant pas à garantir la stabilité financière qu'elle vise.

Les métal jaune n'a plus le rôle central qu'il avait dans les années 1970 et surtout, la BNS doit être indépendante pour assumer son rôle. Or avec l'initiative, sa marge de manoeuvre serait considérablement réduite.

Extincteur inutile

Pour atteindre le niveau de réserves requis, l'institution devrait acheter pour environ 60 milliards de francs d'or sans jamais pouvoir en vendre si nécessaire. "C'est absurde, cela revient à s'équiper d'un extincteur sans pouvoir l'utiliser en cas d'incendie", ont répété les orateurs alignés derrière un modèle rouge posé sur la table.

L'indépendance de la banque nationale n'est pas une fin en soi, mais elle est indispensable pour la stabilité économique et une faible inflation, a précisé le conseiller aux Etats Alex Kuprecht (UDC/SZ). C'est elle qui a permis à la BNS un soutien décisif à l'économie via la défense d'un cours plancher de 1,20 franc par rapport à l'euro.

L'initiative n'empêcherait théoriquement pas une telle opération, mais si la banque est obligée pour se faire d'accroître ses réserves d'or, sa crédibilité sera moindre, le marché risque de douter de sa capacité de défendre la monnaie suisse, a relevé la conseillère aux Etats Karin Keller-Sutter (PLR/SG).

Or volatile

Un stock plus important comporte aussi des risques de pertes. La baisse du cours du métal jaune a obligé la BNS à comptabiliser une perte de 10 milliards en 2013. Un coup dur surtout pour les cantons qui ont droit à deux tiers des bénéfices.

L'initiative pourrait ouvrir sans raison des trous dans les budgets cantonaux, a averti Ursula Gut, ministre des finances du canton de Zurich. Avec au final des hausses d'impôts pour les citoyens et un endettement accru des cantons.

Accroître le stock d'or de la BNS n'est de toute façon pas nécessaire. Avec 1040 tonnes (soit environ 7% des actifs), la Suisse fait déjà partie avec les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Italie, la Russie et la Chine des pays disposant de réserves très élevées.

En avoir 20% au Canada et 10% en Grande-Bretagne ne met pas la Suisse en danger. Pour Mme Gut, ce ne sont pas "des républiques bananières risquant de vouloir s'approprier soudainement cet or". Cette décentralisation est judicieuse pour que le pays puisse vendre son or sur différentes places boursières en cas de crise mondiale, a déclaré le conseiller national Dominique de Buman (PDC/FR).

La vente de 1300 tonnes d'or dans les années 2000 n'a peut-être pas rapporté autant d'argent que prévu, mais elle a donné un coup de pouce décisif à la stabilité financière et à l'emploi en Suisse. Les initiants se contredisent en réclamant l'indépendance et une interdiction des ventes, a estimé le conseiller national Urs Gasche (PBD/BE). Les syndicalistes doivent dire "non" au texte, a appelé Philipp Hadorn (PS/SO).

L'UDC s'annonce divisée. Ses délégués doivent fixer le mot d'ordre du parti samedi. Ses représentants au Parlement n'ont même pas fait bloc autour du texte balayé par les Chambres et le Conseil fédéral. Le texte a été lancé par un groupe autour des conseillers nationaux Luzi Stamm (AG) et Ulrich Schlüer (ZH).

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