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Des grenouilles d'Estavayer en voyage à Innsbruck

Une vingtaine de grenouilles empaillées du Musée des Grenouilles d'Estavayer-le-Lac s'en vont pour l'Autriche. Mis en scènes dans des poses originales, les batraciens seront exposés à Innsbruck jusqu'en décembre.

16 juil. 2013, 11:21
Les grenouilles sont mises en scène de manière originale.

Le Musée des Grenouilles d'Estavayer-le-Lac (FR) étend par-delà les frontières la réputation de ses hôtes insolites. Une vingtaine de ses 108 batraciens empaillés et mis en scènes dans des poses pittoresques prennent le large cet été jusqu'en Autriche pour une expo.

Une tablée de grenouilles jouant aux dominos, un spécimen chevauchant un écureuil, et des batraciens sur des bancs d'école: ces trois scènes seront acheminées sous haute surveillance d'ici à début août de la rive sud du Lac de Neuchâtel jusqu'à Innsbruck. Tout ce petit monde réintégrera ses quartiers suisses fin décembre.

L'Université d'Innsbruck a souhaité intégrer dans l'exposition "Gegenwelten" (Mondes à part, mondes alternatifs) certaines des grenouilles naturalisées abritées par le musée. Celui-ci sera cité dans une publication scientifique à paraître en 2014 dans le cadre d'un projet global mené par plusieurs universités européennes.

Les diverses grenouilles visibles toute l'année à Estavayer - chez le barbier, chez le notaire ou encore dégustant des spaghetti - ont été créées par le Staviacois François Perrier au 19e siècle. Elles témoignent de l'art populaire de cette époque, doublé d'un élan pour la taxidermie et d'un goût pour la pratique consistant à mettre toutes sortes d'animaux dans des positions anthropomorphiques.

"Il était logique d'accepter ce prêt puisqu'il accroît le rayonnement du Musée des Grenouilles", a dit à l'ats son administrateur Denis Monnerat. Ces véritables mascottes de la région attirent déjà annuellement près de 7000 visiteurs d'une quarantaine de pays, de l'Europe au Japon en passant par l'Amérique du Nord.

Attention: fragile

Une telle expédition requiert de grandes précautions, car les grenouilles sont d'une fragilité extrême: seules des mains expertes et gantées peuvent les toucher. Le sable qui les remplit n'est retenu que par une fine épaisseur de peau. Et même un emballage en papier de soie risque d'accrocher les petites pattes des batraciens.Le musée a consulté Magali Stoller, la conservatrice-restauratrice qui avait patiemment réparé les grenouilles du musée en 2011-2012. La Neuchâteloise a mis au point une stratégie pour éviter des dégâts pendant le transport ou lors du déballage en Autriche.

Malgré son souci lié à la fragilité des pièces, elle trouve important de "faire vivre ce petit trésor staviacois, afin qu'il permette de questionner un public différent à travers un autre filtre, celui proposé par la thématique de l'exposition".

Seules des grenouilles assises seront du voyage en raison de leur meilleure stabilité. Les spécimens debout risqueraient de subir davantage les effets des vibrations dues au transport.

Les scènes sont entourées d'une mousse en polyéthylène qui ne dégage pas de vapeurs acides dans l'espace confiné d'une caisse de transport. Des petites sangles permettent d'ôter une à une ces protections par étapes numérotées.

Assurance

Une entreprise autrichienne spécialisée dans le transport de pièces de collection conduira les caisses jusqu'à Innsbruck, à quelque 460 kilomètres d'Estavayer-le-Lac. Elle offre la garantie d'un maniement adéquat.

Le conditionnement a coûté un millier de francs, payé par l'emprunteur. Les scènes ont été assurées à hauteur de 15'000 francs en tenant compte du fait que leur destruction amputerait la collection dans son ensemble. "En fait, elles sont irremplaçables", note Denis Monnerat.

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