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Schengen au cœur des débats du National

Même s'ils ne devraient pas être résiliés comme le demande l'UDC, les accords de Schengen vont être examinés ce mercredi par le Conseil National.

17 avr. 2013, 10:04
chienne_at_zoll

Le National croise le fer mercredi sur les étrangers et la criminalité. A l'origine du débat, l'UDC s'est retrouvée bien isolée à défendre la résiliation des accords de Schengen/Dublin, mais les autres partis bourgeois devraient l'aider à faire passer plusieurs tours de vis.

Brandissant des statistiques à tour de bras, l'UDC a tenté de démontrer l'échec de l'espace Schengen/Dublin. Les délits n'ont cessé d'augmenter depuis la mise en place des accords, "notre pays est dépecé comme une dinde de Noël", a fustigé Adrian Amstutz (UDC/BE). Le système d'échange d'informations policières ne fonctionne pas, a expliqué la policière Andrea Geissbühler (BE).
 
"La frontière est devenue une passoire. Les armes, la drogue, les gangs lyonnais et les bandes de Roms passent beaucoup plus facilement" et la Suisse est devenue un refuge pour les criminels, a renchéri l'ancien policier Yvan Perrin (UDC/NE). Il n'existait pas de contrôle systématique aux frontières avant l'accord de Schengen, ont rétorqué des orateurs du PLR et de la gauche.
 
La Suisse a besoin du contrôle renforcé aux frontières extérieures institué par Schengen, a défendu Carlo Sommaruga (PS/GE). Grâce à l'accord, elle peut compter sur une collaboration policière à un niveau jamais atteint et une meilleure coopération judiciaire, selon lui.
 
Davantage de gardes-frontière
 
Résilier les accords ne fera pas disparaître la criminalité étrangère, le problème est surtout lié à la passivité des pays voisins et au manque de moyens de contrôle, a estimé Marco Romano (PDC/TI). Et le Tessinois de défendre une augmentation du personnel des gardes-frontière, soutenue par des orateurs de tous bords. Il faudra juste libérer les moyens nécessaires au budget, a relevé la ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf.
 
Le PDC votera aussi pour une motion controversée demandant un test ADN sur certains requérants d'asile afin de lutter contre la criminalité étrangère. C'est tout à fait contraire au libéralisme, a critiqué Thomas Maier (PVL/ZH). Comme la gauche, les Vert'libéraux s'opposeront donc au texte.
 
Pas parfaits
 
Les accords de Schengen/Dublin ne sont pas parfaits, a constaté la ministre de justice et police Simonetta Sommaruga. Mais seule la collaboration internationale en matière judiciaire et policière peut répondre à la criminalité étrangère, ce que permet l'espace Schengen, a plaidé la socialiste.
 
Les coûts des accords ont été sous-estimés au départ, mais par rapport à leur utilité, ils sont acceptables, a plaidé la conseillère fédérale. Résilier les textes obligerait la Suisse à contrôler 74 millions de passages à la frontière par an, c'est tout simplement impossible. Sans l'accord de Dublin, tous les requérants d'asile déboutés pourraient reposer une demande en Suisse.
 
Le National va maintenant voter sur la trentaine d'interventions en discussion. Tous les durcissements ont déjà été discutés et repoussés, a rappelé Mme Sommaruga en invitant les conseillers nationaux à en rester là. 
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