Berihu* vit en Suisse depuis 26 ans. Ressortissant érythréen, il est arrivé avec sa famille à l'âge de dix ans. Depuis six ans, il traduit des auditions de requérants d'asile originaires, comme lui, d'Erythrée. Pour des raisons professionnelles, il tient à garder l'anonymat. "En aucun cas, pour des raisons politiques" , insiste Berihu, qui ne se définit ni loyaliste, ni opposant au régime d'Isayas Afewerki. En marge de la manifestation qui s'est déroulée vendredi dernier à Genève, il expose une vision critique de la politique d'asile envers ses compatriotes depuis 2006.
Comment percevez-vous le durcissement de la politique d'asile envers les soldats déserteurs érythréens?
Il me semble légitime. Fin 2005, un jugement de la Commission de recours en matière d'asile a décidé de donner quasi systématiquement le statut de réfugié aux soldats déserteurs érythréens.
Avant cette décision, une vingtaine de personnes se présentaient chaque mois pour obtenir un statut de...