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Des ULM pour observer le Léman

Des vols d'essai auront lieu dès lundi prochain.

20 nov. 2012, 00:01
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Un an après les plongées des submersibles Mir, le lac Léman fera à nouveau l'objet d'une campagne d'observation scientifique, cette fois-ci depuis les airs. L'opération menée par l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) se déroulera à bord de deux ULM truffés de capteurs et de technologies. La mission sera doublée sur le lac Baïkal en Russie.

Après l'exploration des différentes couches du Léman l'été dernier par deux sous-marins russes, l'EPFL et Ferring Pharmaceuticals annoncent la poursuite du programme "elemo". Le second volet de cette campagne scientifique prévoit des observations effectuées depuis les airs, ont-ils communiqué hier.

A bord de leurs deux ULM, les chercheurs de l'EPFL, du centre de recherches aquatiques EAWAG et du CEA (France) se pencheront sur les phénomènes qui prennent place près de la surface de l'eau, dans le premier mètre de profondeur du lac. Ils examineront aussi l'influence des courants aériens sur le lac.

Des vols d'essai auront lieu dès lundi prochain et jusqu'au 5 décembre, au-dessus des régions lausannoise et nyonnaise. Les scientifiques testeront des capteurs embarqués à bord des aéronefs. La campagne proprement dite commencera à partir de mai 2013.

Les chercheurs utiliseront notamment une caméra dite "hyper-spectrale" . Cet outil permet de décomposer le spectre lumineux en plusieurs centaines de couleurs. Il sera possible d'obtenir une image assez globale de certains éléments qui évoluent près de la surface du lac - bactéries, sédiments, gaz dissous, etc.

Ce type d'analyse est déjà effectué par des satellites. Mais leurs limites techniques (quelques parties du spectre lumineux seulement) et la distance rendent impossibles un grand nombre d'observations.

En simultané, un catamaran prendra des échantillons d'eau là même où regarde la caméra. En comparant les résultats des données acquises au fil de l'eau et dans les airs, les scientifiques comptent développer de nouvelles méthodes pour mieux analyser les courants ou l'état de santé du lac.

 

Dérogation fédérale

 

Les autorités fédérales ont donné leur autorisation de vol. Les aéronefs ultra-légers motorisés (ULM) du type Tanarg 912S pourront se déployer sur un secteur délimité allant de la rive suisse à la rive française du Léman et de Montreux à Nyon pendant un an, a relevé lundi l'Office fédéral de l'aviation civile. L'autorisation est valable uniquement les jours ouvrables.

Elle pourra aussi si nécessaire être prolongée. Les ULM sont en effet interdits en Suisse depuis les années 1980.

 

Prolongement en Russie

 

A l'instar de la campagne à bord des sous-marins Mir, l'extension du programme "elemo" va également se prolonger en Russie, au-dessus des eaux du Baïkal, le lac le plus profond du monde, sous le nom de "projet Léman-Baïkal" . En comparant les résultats obtenus en Suisse et en Sibérie, les chercheurs comptent raffermir leurs connaissances et leurs méthodes de travail sur les milieux lacustres.

Sponsor d'"elemo", Ferring prend en charge une partie importante du financement de ce second volet, a déclaré à l'ats Lionel Pousaz, porte-parole de l'EPFL. Il n'a cependant pas pu préciser de montant.

Le programme "elemo" livre actuellement ses premiers résultats, extrêmement utiles pour faire le bilan de santé du lac et mieux protéger son écosystème. En cours, ces recherches portent sur les phénomènes de pollution, la dynamique des courants, la faune bactérienne.

Plusieurs équipes scientifiques ont déjà fait le point sur leurs recherches. Les publications suivront ces prochains mois ou années. A bord des submersibles Mir, les chercheurs ont pu mettre en évidence un lien entre la présence de certaines bactéries et métaux lourds ou mesurer avec précision comment les micro-polluants se répartissent dans le Léman à partir de l'embouchure des stations d'épuration. ATS

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