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Lausanne: des réfugiés érythréens et éthiopiens squattent la paroisse St-Laurent

Des migrants squattent depuis dimanche matin la salle de la paroisse St-Laurent à Lausanne. Erythréens et Ethiopiens, ils craignent pour leur vie en cas de renvoi.

09 mars 2015, 17:20
Six hommes et une femme occupent actuellement les locaux de la paroisse Saint-Laurent de Lausanne.

Matelas au sol, nourriture entassée dans un coin: la salle de paroisse de Saint-Laurent à Lausanne, sous l'église du même nom, abrite depuis dimanche matin six migrants en provenance d'Erythrée et d'Ethiopie. Le collectif qui les défend réclame un moratoire sur les renvois en Italie.

"L'ouverture de ce refuge est un cri d'indignation et une interpellation forte de l'autorité cantonale", a expliqué lundi devant la presse l'avocat et député de "La Gauche" Jean-Michel Dolivo. Ce lieu, sis en plein coeur de Lausanne, a été investi en dernier recours, plaçant la paroisse devant le fait accompli.

Des discussions sont en cours. "Nous ne voulons pas troubler l'activité de la paroisse. Nous sommes prêts à changer de lieu, si un autre endroit nous est proposé", a ajouté M. Dolivo.

Souffrances et errance

Le collectif de défense des migrants insiste sur l'importance de trouver un lieu d'accueil stable pour ces déracinés. "Ils sont arrivés sans valise, mais avec un bagage très lourd de souffrances créées par la misère, la violence, la dictature et l'errance", a relevé Graziella de Coulon, militante de longue date.

Six jeunes gens, une femme et cinq hommes, séjournent désormais dans cette salle paroissiale sommairement réaménagée. L'un a déserté l'armée, un autre a fait de la prison pour raison politique. Ils sont en Suisse depuis six ou dix mois. Ils racontent leur fuite via le Soudan, la Libye, puis le bateau vers l'Italie. "S'il vous plaît, sauvez notre vie" demande la jeune femme. La plupart ont reçu des plans de vol et peuvent être renvoyés à tout moment.

S'excuser de ne pas être mort

Les naufrages en Méditerranée au large de Lampedusa ont suscité une grande émotion, rappelle Mme de Coulon. "Les personnes qui ont réussi à passer, doivent-elles s'excuser de ne pas être mortes pour recevoir notre aide?", s'indigne la militante.

Le collectif souhaite que les autorités cantonales examinent les demandes d'asile des six personnes qui ont eu le "courage" d'entrer au refuge. Et qu'elles utilisent leur marge de manoeuvre pour décréter immédiatement un moratoire sur tous les renvois en Italie, un pays où la situation est "catastrophique".

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