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Vevey: violeur présumé jugé pour deux affaires de «sexting»

Un homme de 33 ans comparaît devant le Tribunal de Vevey pour extorsion qualifiée ainsi que pour plusieurs épisodes de viol et de contrainte sexuelle sur deux femmes, contactées via les réseaux sociaux. Il admet les avoir menacées pour obtenir des photos d’elles nues.

03 déc. 2018, 17:45
Le violeur présumé fait face à la justice.

Le prédateur sexuel a utilisé le même modus operandi à l’encontre de deux femmes du Chablais. La première a été approchée à l’été 2016, via un site Internet de rencontres. Sous couvert d’un faux profil, le Portugais alors âgé de 31 ans a obtenu de sa proie une photo d’elle nue. Comme il menaçait de la diffuser, la plaignante lui en a envoyé plusieurs autres.

Par la suite, le trentenaire lui a dit que si elle refusait de faire l’amour avec lui, il enverrait lesdits clichés à sa famille, à ses collègues de travail, ainsi qu’à quiconque domicilié dans les environs de Monthey (VS). Voire sur les profils Facebook de ses parents ou d’amis communs. «C’était juste pour lui faire peur», s’est-il défendu lundi face à la Cour criminelle de Vevey.

Au total, entre l’automne 2016 et le début de l’année 2017, la jeune femme l’a rejoint sur un parking d’Ollon à au moins six reprises. De manière consentie les deux premières fois, à en croire le Portugais. Uniquement le premier épisode, selon elle. Le Portugais l’emmenait dans son véhicule pour se rendre dans une forêt, où se déroulaient les rapports sexuels complets sans l’usage de préservatif – en dépit des demandes de sa partenaire.

Argent extorqué

L’homme a également obtenu de l’argent de sa victime, après l’avoir menacée de placarder les photos compromettantes dans les rues de Monthey. Ainsi, 1400 francs lui ont été remis entre juin et juillet 2017. A cette période, la jeune femme lui a fait parvenir de nouveaux clichés, ainsi que des vidéos; toujours sous la contrainte.

Le trentenaire aurait ensuite exigé qu’elle prenne une chambre d’hôtel afin d’y entretenir une relation sexuelle, en échange d’une suppression des photos litigieuses. Le prévenu les avait cependant gardées.

Plainte déposée

La victime avait fini par déposer plainte après que le maître chanteur lui a demandé plusieurs milliers de francs en vue d’une véritable suppression des clichés. Il l’avait aussi menacée de lui crever ses pneus de voiture ou de se rendre chez elle.

La seconde plaignante – de nationalité portugaise et fiancée – avait été approchée parallèlement par l’intéressé via Facebook en septembre 2016, également sous une fausse identité. La jeune femme avait accepté de lui envoyer des photos d’elle nue car son compatriote lui avait fait parvenir des clichés d’un homme fictif au physique avantageux trouvés sur Internet, à torse nu.

Comme il la menaçait de divulguer les photos dénudées à sa famille, la jeune femme a accepté de le rencontrer sur un parking d’Aigle. La relation sexuelle a à nouveau eu lieu dans un bois.

Menaces d’agression

Deux autres rapports s’en sont suivis en décembre et janvier, dès lors que le trentenaire avait gardé les clichés qu’il avait initialement assuré avoir effacés. En février 2017, les menaces ont franchi un cap lorsque le prédateur a signifié à sa deuxième proie qu’il s’en prendrait à elle physiquement, ainsi qu’à ses amis ou son fiancé si elle ne donnait pas suite à ses demandes. La Portugaise a déposé plainte huit mois plus tard. Le prévenu se trouvait alors déjà en prison, incarcéré suite à la procédure initiée par la première plaignante.

Poursuivi pour extorsion qualifiée, viol et contrainte sexuelle, le trentenaire admet l’essentiel des accusations. «Je me rendais bien compte que ce que je faisais était grave, mais je ne pensais pas qu’il y aurait des conséquences pénales», a-t-il déclaré lundi face à ses cinq juges. Un accord financier a d’ores et déjà été conclu avec les deux femmes.

L’accusé a cependant tenu à préciser que les menaces avaient été proférées uniquement par messages: «quand on se retrouvait face à face, j’ai toujours respecté quand elles refusaient quelque chose. Tout était normal: on parlait de tout et de rien, de la vie, on rigolait et on fumait même des cigarettes à la fin». «C’est vrai qu’on a rigolé», a déclaré la première plaignante. «On a fumé oui», concède la seconde. Le verdict sera rendu ultérieurement.

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