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Le programme régional coulé

Mercredi soir, Grens, Coinsins, Bursinel, Crassier et Commugny ont refusé le PIR, le condamnant définitivement.

01 nov. 2013, 00:01
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rhæner@lacote.ch

Une claque. Difficile de qualifier la situation autrement. Avec les refus mercredi soir des communes de Grens, Coinsins, Crassier, Commugny et Bursinel, ce sont désormais 10 communes qui ont refusé le Programme des investissements régionaux (PIR), et ce en attendant la prise de position de Bogis-Bossey, qui a décidé de proposer le préavis malgré l'arrêt du programme. Résultat, le PIR est abandonné, tel que le prévoyait le règlement édicté par le Conseil régional lui-même exigeant que 38 communes (sur 44) et l'équivalent de 90% de la population y soient favorables. Exit donc ce pot commun visant à financer des infrastructures pour un montant de quelque 500 millions sur 20 ans.

La défaite, certes prévisible, n'en laisse pas moins un goût amer pour un Conseil régional qui, dans les semaines qui viennent, devra faire face aux critiques. Or, pour l'heure, la stratégie de communication va plutôt dans le sens inverse. Comme le confirme le communiqué reçu jeudi matin dans lequel l'association de communes "se félicite de la dynamique engagée qui répond à un besoin réel de la population de notre district" .

 

Positivisme

 

Côté réaction, il faudra d'ailleurs se contenter pour l'heure de cet optimisme affiché, puisque le Conseil régional a décidé de ne pas commenter les événements. Ou tout du moins de nommer la syndique de Genolier Florence Rattaz pour aller s'exprimer au nom de tous. "Avec 33 communes, l'objectif n'est pas atteint. On pressentait que les villages qui ont refusé le PIR mercredi soir allaient le faire. Nous prenons acte de leur décision. Il va falloir trouver une ligne pour la suite." Pas de réaction, donc, de la part des principaux porteurs du projet, dont le président Gérald Cretegny, qui ont préféré se retirer médiatiquement. Une stratégie surprenante dont on peine à comprendre la vertu. Contacté dans la matinée, Daniel Rossellat, en sa qualité de syndic de Nyon, a accepté de parler: "Je regrette bien évidemment cette décision. Mais il faut voir le positif: l'idée d'un financement solidaire a été acceptée. Il faut bien sûr revoir la copie, trouver une autre forme si cette variante n'a pas fonctionné, mais en aucun cas baisser les bras et se décourager. Il faut utiliser les acquis pour progresser. Les grands projets réussissent rarement du premier coup."

Revoir la copie donc, dans les semaines à venir, comme l'indique laconiquement le communiqué: "Le comité de direction a pris la décision de faire le point avec les membres de l'association régionale au cours des prochaines semaines. Il définira ainsi la suite à donner aux projets concrets qui attendent d'être réalisés, dans le respect d'un calendrier précis afin de pouvoir bénéficier de fonds tiers."

Mais pour revoir la copie, il faudra résoudre une suite de problèmes qui n'ont rien de nouveau. Mercredi dans les cinq assemblées, les mêmes critiques sont revenues: mode de financement, représentativité, choix des projets et, surtout, le gigantisme du projet.

 

Soutien cantonal

 

"Ce que détestent les conseillers, c'est la délégation de pouvoir" , explique la syndique de Commugny Raymonde Schoch, dont la commune a refusé le PIR mercredi soir. Pourtant "régionaliste convaincue", elle admet que le programme a été trop grand, trop ambitieux. Voire un brin arrogant.

Au Canton, la conseillère d'Etat Béatrice Métraux étant injoignable, c'est Philippe Gmür, chef du Service du développement territorial, qui s'exprime: "Il y a un risque d'interpréter ce vote comme une remise en question du Conseil régional lui-même. Mais soyons clairs, du point de vue du Canton, ce n'est absolument pas l'idée. Par contre, il est possible que le Conseil régional doive revoir après ce revers ses ambitions ou son organisation. C'est à lui de voir. Pour nous, il reste un interlocuteur important, et je sais que beaucoup de régions aimeraient pouvoir bénéficier d'une telle structure professionnelle."

Jeudi après-midi, une première réunion du Comité de direction a eu lieu à Nyon. Le fruit de sa réflexion sera communiqué ce vendredi, a informé Gérald Cretegny qui est brièvement sorti de son mutisme en début de soirée, jeudi, et qui a mis à contribution cette journée "pour aller de l'avant dans la réflexion et pour donner du temps au temps."

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