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Les entrepreneurs priés de payer une étude mobilité de la Ville

La zone industrielle de la Vuarpillière connaît de gros problèmes de parking. Il faudra trouver des solutions. Et les facturer aux privés.

16 juil. 2013, 00:01
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rhaener@lacote.ch

Parce que le trafic motorisé ne cesse d'augmenter et que les parkings sont bondés, la Ville de Nyon a décidé de lancer des plans de mobilités sectorisés. Comme c'est le cas à la Vuarpillière, à l'Asse, au nord de Nyon, en zone industrielle. Là, depuis le début de l'année, des ateliers de travail réunissant le Service de la mobilité et les acteurs économiques du quartier (14 entreprises, dont le journal "La Côte") visent à trouver des solutions au problème de stationnement, notamment. Mais d'emblée se pose une contrainte, et non des moindres: créer une extension au parking de la Vuarpillière est impossible en regard des règlements cantonaux. Une situation d'autant plus problématique que l'entreprise Hublot s'apprête à passer de 280 à 400 employés dans les années qui viennent. Et qu'elle n'est pas encore assurée de pouvoir construire un parking privé. Dès lors, avec une marge de manoeuvre réduite, le Service de la mobilité planche sur une autre stratégie: demander aux entreprises d'inciter leurs employés à se déplacer autrement qu'en voiture.

 

Il va falloir payer

 

Mais le vrai motif de mécontentement de certaines entreprises de la Vuarpillière, c'est que la Ville leur demande de payer les frais de l'étude en question. Ainsi, les 14 entrepreneurs devront assumer les 50 000 francs d'honoraires du bureau mandaté par la Ville (et ce via une clé de répartition à définir) pour mener à bien cette étude. Sans oublier 10 000 francs facturés par le Service de la mobilité pour la "coordination du projet". Un financement qui a le mérite d'étonner. "En tant qu'entrepreneur privé, devoir payer une étude de mobilité me choque. Ce n'est ni notre métier ni notre mission. Nous payons des impôts pour cela, c'est à l'Etat de financer" , s'exclame François Linder, directeur du garage Chevalley. Qui rappelle qu'il paie chaque mois à la commune 25 abonnements du parking pour ses employés. Et que seule la moitié de ses 50 employés se déplacent en voiture, les autres se rendant au travail par d'autres moyens. "Qu'on nous demande notre avis en tant qu'acteur économique de la place, c'est une bonne chose. Qu'on nous demande de payer, non."

Même son de cloche au sein de Iogi SA (membre du groupe Ci-Square). "C'est le problème de la Ville, pas le nôtre", commente Katja Thevenot, directrice. Idem chez Diaswiss, petite entreprise de la Vuarpillière: "Nous payons des impôts pour ces services", s'étonne Nighia Diep. Cette dernière se dit d'ailleurs préoccupée par une information faisant état de l'évincement de la clé de répartition des places de parc disponibles si une entreprise de la zone Vuarpillière venait à ne pas vouloir financer l'étude. Chez EMS aussi on renâcle à l'idée de payer, tout en restant sceptique sur la méthode municipale: " On nous impose à nous, les entrepreneurs, de trouver des solutions sans pourtant nous donner les armes pour le faire" , explique Yann Fargnoli. Il n'y a guère que l'entreprise Ruag, qui appartient à la Confédération, qui ne voit pas de problème dans le fait de payer: "J'ai le feu vert de la direction pour participer au financement" , explique Pierre-Alain Humbert, responsable de production du site nyonnais. Une entreprise qui, elle aussi, va s'agrandir prochainement, et qui a vu sa demande d'extension du parking privé acceptée.

 

Position municipale

 

Du côté de la Municipalité, on tient d'abord à minimiser les montants. "Les sommes ne sont pas définitives car il s'agit encore d'une étude de projet" , explique Elisabeth Ruey-Ray, municipale en charge de la Mobilité. Pour qui le financement privé d'infrastructures publiques peut être justifié: "Les entreprises génèrent du trafic et ont besoin de places de parc. Il est normal qu'elles participent." Dès lors se pose la question: une ville qui développe une zone artisanale ne doit-elle pas mettre à disposition des entrepreneurs qu'elle souhaite voir s'installer des infrastructures praticables par celles-ci?

La Ville y a pensé, bien sûr. Mais ce n'est pas pour tout de suite. Dans les projets de celle-ci, il y a une meilleure fréquence du train Nyon-St-Cergue, à l'horizon 2016. Idem pour la politique municipale de construction de nouveaux parkings P+R, dont l'un d'eux serait projeté à la zone industrielle voisine de l'Asse. On pense aussi à la création d'une station de vélos en libre service ou à un arrêt du bus. D'ici là, la situation semble bloquée. Et les entrepreneurs peu enclins à financer l'étude.

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