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"Stromae, pour nous, c'est un ovni!"

Entretien avec Patrick Printz, directeur de Wallonie-Bruxelles International, organisme de promotion des musiciens belges, habitué du festival de Nyon.

23 juil. 2014, 00:01
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dsandoz@lacote.ch

Il est l'un des fossoyeurs du chapiteau de Paléo. "Plus jamais ça" , avaient lâché les responsables de la sécurité sur la deuxième scène du festival après un concert surchauffé de Stromae en 2011. Le succès fulgurant de l'artiste belge avait pris de court les programmateurs qui avaient regretté de ne pas lui avoir réservé une place sur la Grande scène. L'événement avait aussi accéléré la réflexion en vue de remplacer le chapiteau par une scène ouverte telle qu'on la connaît désormais aux Arches.

Et il n'y a pas que la plaine de l'Asse qui a senti passer la tornade. Du haut de ses 28 ans, celui que l'état civil connaît sous le nom de Paul Van Haven écrase tout sur son passage. "Il en est à trois millions d'albums vendus, constate Patrick Printz, ami du festival de Nyon, mais surtout directeur de l'organisme de promotion culturelle Wallonie-Bruxelles International. Sa carrière prend depuis peu une ampleur internationale depuis le début de son opération séduction aux Etats-Unis où les tubes du jeune homme sont classés dans la catégorie "musiques du monde".

" L'industrie musicale belge n'avait plus connu pareil succès depuis "ça plane pour moi" de Plastic Bertrand. Le seul record qu'il n'ait pas encore battu, c'est celui de Soeur Sourire et son fameux "Dominique nique nique", mais cela ne saurait tarder" , constate le chargé de promotion.

 

Pas assez de francophones

 

A la tête de son organisme, Patrick Printz a-t-il participé à cette éclosion fulgurante? "Hé non, confesse-t-il. Stromae est un artiste qui s'est fait tout seul." A peine se souvient-il d'un petit soutien pour aider le chanteur à se rendre à l'un de ses premiers concerts en Allemagne. "Stromae, pour nous, c'est un ovni. D'habitude, nous travaillons sur des artistes émergents, mais avec lui, on a tout de suite eu affaire à un artiste émergé."

Cette situation ne lui inspire aucun regret, bien au contraire. Il en attend des répercussions parmi la relève musicale belge. "Nous manquons véritablement de musiciens et chanteurs qui s'expriment en français. Les Francofolies de Spa (ndlr: dont il a été un des administrateurs durant dix ans) ne parviennent pas à respecter le quota de 50% d'artistes belges sans faire appel à des formations anglophones."

Patrick Printz attend donc de ce phénomène un véritable "effet Stromae" qui fasse sortir du bois les Maurane, les Arno, voire les Jacques Brel de demain.

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