François Vé, c’est une manière d’être, avenante et rêveuse, une saveur d’aventure que chacun de ses albums décline sous une forme originale. Nous l’avions quitté il y a trois ans avec «Les douze femmes de Frankie Vee», opus introspectif dans lequel il chantait l’ascendance paysanne de sa famille installée depuis 400 ans au-dessus de Morges. Depuis, l’auteur-compositeur établi à Lausanne a repris le chemin d’un nouveau projet itinérant, préparé dans la pénombre hospitalière de sa cuisine où nous l’avons retrouvé.
Dans son complet débardeur-jeans, la mèche poivre-sel sous un chapeau de paille, il nous montre les ouvrages qui ont inspiré «Helvetica». Un album-livre de 14 titres composés dans les quatre langues nationales et divers patois. Entre une édition bilingue de Stefan Zweig ou d’Erri de Luca apparaît sur la table «Le Petit Prince» en bärndütsch. «C’est la Bible, si tu suis la philosophie du Petit Prince, tu as une vie...