«C’est beau non?», demande Pierre Oulevay face à trois dessins mêlant craie, fusain et acrylique sur du papier à la cuve. Le support est à lui seul une curiosité; sa confection rappelle un temps et des savoir-faire quasi révolus.
«Le papier est fait à base d’une pâte de coton en suspension dans des bassins, que l’on passe au tamis avant de le coucher sur des feutres pour pomper l’eau. Il était fabriqué avec des restes de vieux draps; certains moulins en font encore.» L’artiste vaudois en conservait dans son atelier depuis des années, sans oser lâcher le trait. «C’est un papier sans pitié; il faut avoir le geste rapide, car sinon la matière risque de boulocher.»
A la galerie Junod, à Nyon, les trois œuvres granuleuses et dansantes voisinent avec une trentaine de sculptures sur marbre et de peintures sur panneau de bois. «Ecriture...