Il y a 20 ans disparaissait Fela Kuti. Musicien de légende et créateur de l’afro-beat, il était aussi un homme politique emblématique, une figure de résistance et de rébellion face à l’oppression des autorités nigérianes et à la corruption du pays. A son enterrement, un jeune de 15 ans affichait avec ferveur le slogan «Fela lives» sur le dos de son blouson. Il s’agissait de son fils cadet, Oluseun Anikulapo Kuti, dit Seun Kuti, qui, à ce moment précis et sans en avoir pleinement conscience, prenait la succession de son père.
De Fela, il n’a pas seulement hérité de la ressemblance physique. Seun cultive lui aussi le geste, le pas, l’élégance et un sens du groove imparable. Sa voix troublante, où l’on entend encore le timbre de son paternel, se pose sur des percussions africaines frénétiques et des cuivres explosifs. Sur scène, le prince de l’afro-beat s’entoure du groupe Egypt...