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La pêche pour la beauté du geste

Si le jour de l’ouverture de la saison est très attendu, la pêche en rivière est globalement moins abondante.

03 mars 2017, 01:02
/ Màj. le 03 mars 2017 à 08:25
La Promenthouse, ici  à Gland, fait partie des rivières qui connaissent des changements de niveaux brutaux à cause du barrage en amont.

Ce dimanche à 7 heures du matin, la pêche en rivière sera officiellement ouverte dans le canton de Vaud. La grande majorité des pêcheurs qui lanceront leur hameçon sont évidemment des passionnés. Garde-pêche cantonal dans le district de Nyon, Sébastien Rojard connaît bien les quelques coins très fréquentés par les pêcheurs occasionnels: «Ce sont des endroits très facile d’accès en voiture, où il n’y a pas beaucoup de chemin à parcourir avec la glacière.»

En surface, assis sur le pliant ou immergé en cuissardes au milieu de la rivière, la journée de dimanche distinguera ceux qui savent lire la rivière. Mais même pour les meilleurs, la pêche devient difficile.

Dix sorties, trois poissons

Florence Guignard, vice-présidente de la SVPR (Société vaudoise des pêcheurs en rivière) estime que «sur dix sorties de pêche, vous faites trois poissons». Malgré le rempoissonnement des rivières par la production d’alevins en pisciculture, dont s’occupent de nombreuses sections de la SVPR, les pêcheurs chevronnés peuvent rentrer mayaules de la pêche.

De nombreuses raisons expliquent la diminution de la faune piscicole. Florence Guignard s’inquiète des cours d’eau en souffrance, tels que la Venoge, le Toleure, la Promenthouse et des rivières en général qui manquent d’eau à cause des captages: «On se heurte au raisonnement économique des communes qui veulent distribuer des eaux de qualité. L’eau du Léman est considérée de moins bonne qualité, mais à Lausanne on s’en contente!»

Du côté des autorités cantonales, Frédéric Hofmann, inspecteur de la pêche, se préoccupe de la recrudescence de certaines maladies: «On sous-estime l’incidence des maladies. Dans le Boiron de Morges, la maladie rénale proliférative (MRP), qui atteint les salmonidés, truites et ombres, est très présente. Sur 25 truites juvéniles, 22 étaient infectées en 2015.»

Le tableau n’est pas tout noir. Dans l’Aubonne et la Promenthouse, la maladie n’a pas été décelée. Les assèchements, la hausse des températures et les endiguements favorisent néanmoins le développement des infections.

La noblesse de la truite focalise l’attention, mais quelques barbeaux ou chevesnes pourraient bien terminer dans les assiettes dimanche soir. Florence Guignard est encore plus philosophe: «Le but de la pêche, c’est de se faire du bien, se vider la tête, plonger dans la nature.» A propos de nature, elle remarque que seuls les pêcheurs et les experts s’intéressent à ce qui se passe sous l’eau. Alors avis aux promeneurs, sous la surface grouille une vie multicolore.

Anne Devaux

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