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Année difficile pour UBS et Credit Suisse

UBS et Credit Suisse lèveront le voile sur leur performance financière pour l'année 2012, mardi et jeudi, respectivement. L'année écoulée a été bien difficile pour les deux établissements.

01 févr. 2013, 12:10
Les deux banques, Place d'Armes à Zurich.

Au terme d'un exercice bien difficile, il semble acquis que la première banque helvétique présentera des chiffres rouges. Credit Suisse devrait faire nettement mieux.

Empêtrée dans une nouvelle affaire, après avoir déjà subi en 2011 un dommage de 2,3 milliards de dollars consécutif à la fraude d'un ancien trader londonien, UBS devra verser près de 1,4 milliard de francs en amendes et restitutions de bénéfice afin de mettre un terme aux enquêtes concernant la manipulation du Libor. En conséquence, la banque a annoncé avant Noël la constitution de provisions de 2,1 milliards de francs au 4e trimestre.
 
A ce montant viendra s'ajouter une charge de 500 millions de francs au titre de la restructuration d'Investment Bank (IB), la banque d'affaires du groupe qui verra son effectif fondre de quelque 10'000 postes. De plus, UBS a aussi anticipé une perte de quelque 400 millions sur propre crédit.
 
Au final, la performance du 4e trimestre 2012, devrait ressortir sur une perte nette entre 2 et 2,5 milliards de francs. Elle viendra s'additionner au débours de 920 millions essuyé sur les neuf premiers mois de l'année. Sans surprise, l'établissement aux trois clefs devrait afficher au titre de l'exercice des chiffres rouges à hauteur de 3 milliards de francs, voire plus.
 
Banque d'affaires au centre de l'attention
 
A l'image de Teresa Nielsen, de la Banque Vontobel, les analystes vont une fois de plus se focaliser sur l'évolution de IB. "Il est difficile d'estimer l'impact du départ d'employés clefs, certains ayant pu quitter UBS avec leurs clients".
 
Pour mémoire, UBS avait achevé l'année 2011 sur un bénéfice net de 4,23 milliards de francs, un montant réduit de près de moitié par rapport aux 7,53 milliards engrangés un an auparavant. Le numéro un bancaire helvétique avait bouclé l'exercice 2009 sur une perte de 2,72 milliards, après un débours abyssal et historique supérieur à 20 milliards l'année précédente au titre de la crise du subprime.
 
Les enquêtes de la FINMA et de ses homologues étrangers, britannique et américain, notamment, ont établi qu'entre 2006 et 2010, des collaborateurs d'UBS ont manipulé des taux de référence, en vue de profiter des positions de négoce. Certains ont agi en connivence avec les employés d'autres banques ou des courtiers.
 
Les taux de référence interbancaires, dont le Libor (London Interbank Offered Rate) utilisé aussi par la Banque nationale suisse (BNS), sont fixés quotidiennement par la British Bankers Association, sur la base des estimations d'un panel de banques. Ils correspondent aux taux théoriques auxquels ces dernières se prêtent des fonds entre elles.
 
Contexte difficile
 
Au-delà du scandale du Libor, pour lequel des investigations sont toujours en cours, tout comme des litiges privés, UBS a également payé au prix fort l'entrée en Bourse chaotique du réseau social Facebook. Se soldant sur une perte de 349 millions de francs, l'opération a fait fondre le bénéfice net du 2e trimestre de 58% sur un an à 425 millions.
 
Même sans considérer ces éléments exceptionnels, l'année 2012 restera marquée pour les deux grandes banques par un environnement de marché très volatil et la prudence redoublée des investisseurs. A ce contexte conjoncturel difficile vient s'additionner un cadre réglementaire plus stricte. A ce titre, les analystes ne manqueront pas d'observer avec attention l'évolution des fonds propres.
 
Un contexte qui pousse aussi Credit Suisse à comprimer ses coûts. Si le numéro deux bancaire helvétique n'a pas chiffré les suppressions d'emplois qui s'ajoutent aux 3500 annoncées l'an passé, celui-ci a annoncé fin octobre 1 milliard de francs d'économies supplémentaires jusqu'en 2015, pour un total de 4 milliards.
 
Reste que, sauf mauvaise surprise, Credit Suisse devrait avoir achevé 2012 en zone bénéficiaire. Pour mémoire, l'établissement a dégagé un bénéfice net de 1,08 milliard de francs après neuf mois, un montant toutefois largement inférieur aux 2,59 milliards affichés un an auparavant.
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