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Banques: UBS dope sa performance trimestrielle avant le départ d’Ermotti

UBS a gagné beaucoup plus au troisième trimestre 2020 que l’année précédente. Ces chiffres clés sont nettement meilleurs qu’anticipés par les analystes consultés par AWP.

20 oct. 2020, 08:25
L'établissement zurichois a enregistré une envolée de sa rentabilité, le résultat d'exploitation bondissant de 91,7% à 2,6 milliards de dollars. Le bénéfice net a quant à lui été multiplié par près de deux à 2,1 milliards (archives).

UBS a dégagé des résultats solides au troisième trimestre, notamment soutenus par des apports exceptionnels mais aussi une bonne tenue des marchés, permettant au patron Sergio Ermotti de finir en fanfare son mandat à la tête du numéro un bancaire suisse.

UBS a toutes les cartes en main pour écrire, sous la direction de Ralph Hamers, un nouveau chapitre florissant de son histoire.
Sergio Ermotti, patron d’UBS

«UBS a toutes les cartes en main pour écrire, sous la direction de Ralph Hamers, un nouveau chapitre florissant de son histoire», a estimé le patron tessinois, qui avait pris fin 2011 les commandes du groupe zurichois.

M. Ermotti, qui doit s’emparer l’année prochaine de la présidence du conseil d’administration du réassureur Swiss Re, sera remplacé à partir du 1er novembre par le néerlandais Ralph Hamers, ex-patron du groupe bancaire hollandais ING.

En attendant, le directeur général sortant peut se targuer d’une solide performance au troisième trimestre, quoi que soutenue par des apports exceptionnels, alors que l’économie est affaiblie par la pandémie de coronavirus.

La banque aux trois clés a vu son produit d’exploitation bondir de 26,1% sur un an à 8,9 milliards de dollars entre juillet et fin septembre, alors que les charges opérationnelles ont gonflé de 10,7% à 6,4 milliards, a-t-elle détaillé mardi dans un communiqué.

L’établissement zurichois a également enregistré une envolée de sa rentabilité, le résultat d’exploitation bondissant de 91,7% à 2,6 milliards de dollars. Le bénéfice net a quant à lui été multiplié par près de deux à 2,1 milliards.

Fin septembre, les avoirs sous gestion atteignaient 3807 milliards de dollars, en hausse par rapport aux 3588 milliards de fin juin.

Ces chiffres clés sont nettement meilleurs qu’anticipés par les analystes consultés par AWP. Le groupe a néanmoins profité sur la période d’apports exceptionnels d’un total de 957 millions de dollars provenant notamment de la vente de sa participation dans Fondcenter et de droits de propriété intellectuelle, ainsi que de biens immobiliers.

 

Les résultats de la banque incluent également des charges pour pertes sur crédits de 89 millions de dollars. UBS a néanmoins assuré que la majorité de ses positions de crédit étaient «de premier ordre» et que les mesures adoptées par la Suisse et le rebond des marchés «ont contribué à encore diminuer le risque» à ce niveau.

Dans la gestion de fortune, son coeur de métier, le groupe a vu le bénéfice avant impôts enfler de 18% à 1,1 milliard de francs, porté par l’Asie et les Amériques. L’afflux net d’argent frais a atteint 1,4 milliard, en retrait marqué par rapport aux 9 milliards engrangés au deuxième trimestre.

Dans la banque de détail et commerciale, le bénéfice opérationnel a par contre reculé de 5,4% à 335 millions de dollars, principalement en raison de charges de 84 millions de francs pour pertes sur crédits.

Cette division a également fait les frais du ralentissement conjoncturel dû au virus, avec le recul des commissions sur cartes de crédit et des opérations de changes «qui reflète les effets de la pandémie de Covid-19 sur les dépenses des clients consacrées aux voyages et aux loisirs», a précisé UBS.

Actionnaires récompensés

L’unité gestion d’actifs a quant à elle multiplié son résultat opérationnel par six à 739 millions de dollars grâce aux gains réalisés par la vente de Fondcenter.

Quant à la banque d’affaires, elle a multiplié sa performance opérationnelle par près de quatre à 632 millions de dollars, aidée par la vente de licences mais aussi des clients particulièrement actifs dans un contexte de marchés volatils.

Nous allons continuer à reverser aux actionnaires le capital excédentaire.
Sergio Ermotti, patron d’UBS

Forte de ces résultats, UBS prévoit de gâter ses actionnaires. Le versement de la deuxième tranche du dividende de 0,365 dollar prévu au titre de 2019 doit intervenir le 27 novembre. La banque s’est également engagée à redistribuer son capital excédentaire et déjà mis de côté 1,0 milliard de dollars pour le dividende de cette année.

L’établissement de la Paradeplatz a par ailleurs provisionné 1,5 milliard de dollars supplémentaires pour d’éventuels rachats d’actions. «Nous allons continuer à reverser aux actionnaires le capital excédentaire», a martelé M. Ermotti lors d’une conférence téléphonique.

Avare en prévisions, le groupe a expliqué que face à la pandémie de Covid-19 des perspectives précises étaient difficiles à établir.

Pas de remboursement à Julius Bär

A propos de la demande de dommages-intérêts réclamée à la grande banque par Julius Bär, le CEO Sergio Ermotti a été clair: il pense qu’il y a des objections «substantielles» à cette demande et il ne voit donc pas la nécessité de provisionner des fonds.

Fin septembre, Julius Bär a perdu un procès devant le Tribunal fédéral et devra payer environs 150 millions de francs à l’office allemand de la réunification. L’affaire était liée à la banque Cantrade, acquise en 2005 par Julius Bär dans le cadre du rachat de Bank Ehingher & Armand à la grande banque.

A 15h18, l’action UBS gagnait 3,8% à 11,34 francs, dans un SMI en baisse de 0,19%.

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