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Banques: un nouveau sauvetage par l'Etat improbable

Le patron de Credit Suisse Brady Dougan estime improbable un nouveau sauvetage d'une grande banque par l'Etat.

12 nov. 2013, 10:40
Credit Suisse CEO Brady Dougan listens to questions during a press conference announcing the bank's 2012 full year result in Zurich, Switzerland, Thursday, February 7, 2013. The Zurich-based bank posted a full-year net profit of 1.483 billion francs ($1.62 billion) for 2012, down from 1.953 billion francs in 2011. (KEYSTONE/Steffen Schmidt)

Nouveau sauvetage d'une grande banque par les contribuables? Une probabilité "proche de zéro", selon le directeur général de Credit Suisse, Brady Dougan. De nouvelles prescriptions en matière de fonds propres sont inutiles à ses yeux.

L'Américain tient ces propos dans une interview publiée mardi dans le quotidien alémanique "Basler Zeitung". Il s'oppose ainsi aux sceptiques, parmi la classe politique, qui exigent des réserves en capital plus importantes.

La ministre des Finances, Eveline Widmer-Schlumpf, avait déclaré début novembre en marge d'une réunion de sa formation, le Parti bourgeois-démocratique (PBD), que le seuil de capital propre à 4,5% à atteindre en 2019 pourrait être trop bas. Selon elle, un taux de 6 à 10% serait plus sûr. L'action des grandes banques avait aussitôt dévissé.

Credit Suisse juge également qu'il faut tout faire pour éviter un nouveau sauvetage d'une banque privée par les contribuables. Si tel est le but, "nous estimons que les conditions sont actuellement remplies", relève Brady Dougan.

"Il est important que les politiques le reconnaissent aussi", tonne le directeur général. Le numéro deux bancaire suisse a fait preuve de retenue jusqu'ici dans les discussions de réglementation.

Conflits juridiques

Credit Suisse tente, en premier lieu, d'éviter les problèmes juridiques auxquels sont confrontées les banques helvétiques. Dans l'affaire de manipulations du taux interbancaire Libor, dans laquelle est notamment empêtré l'établissement zurichois, ce dernier ne possède aucune indication affirmant qu'il est "matériellement concerné", note Brady Dougan.

Au sujet des plaintes aux Etats-Unis concernant ses produits liés à des prêts immobiliers, Brady Dougan se veut confiant: la banque peut prouver avoir agi en 2006 en toute conscience et responsabilité. Par rapport au différend fiscal avec les Etats-Unis, elle fait ce qu'elle peut. La solution trouvée par Berne et Washington constitue un pas vers une résolution, indique le directeur général.

Les cas litigieux en sus du programme de réduction des coûts mettent à mal le moral des collaborateurs, concède Brady Dougan. Un sondage auprès des employés a néanmoins montré récemment que le climat n'était nullement perçu comme mauvais, poursuit-il.

L'institut a informé tous les salariés au sujet des documents qu'elle a transmis aux Etats-Unis, comme exigé par les autorités suisses, précise le directeur général.

Indemnités controversées

A propos de ses 70 millions de francs de bonus perçus en 2010, Brady Dougan explique qu'il est clair que "l'on devrait éviter actuellement un tel paquet d'indemnités". Même l'ancien président de l'établissement, Walter Kielholz, a récemment critiqué ce montant, peu avant la votation sur l'initiative "1:12 - Pour des salaires équitables".

Brady Dougan défend le paquet dans la mesure où celui-ci diminue au regard de 2004 et qu'autrefois il était considéré comme une bonne pratique du point de vue des banques. Les bonus sont désormais orientés sur le long terme. Et l'institut a dû réduire la limite et l'effet de levier du programme.

Brady Dougan a succédé à Oswald Grübel à la tête de Credit Suisse en 2007. Il est actif au sein de la banque depuis 1990.

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