Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Corée du Nord: une économie qui bat de l'aile

L'économie de la Corée du Nord s'est contractée pour la seconde année consécutive en 2010, selon les dernières estimations de la Bank of Korea (Corée du Sud). Le pays subit les conséquences des sanctions internationales, d'une production agricole en repli et d'une baisse de la production manufacturière.

15 nov. 2011, 06:48
6cc4vf1

Des quartiers entiers sont privés d'électricité, selon un système d'alternance qui n'épargne que le centre-ville. L'obscurité dissimule l'état de délabrement des barres d'habitation de style est-allemand, témoins de l'essor du passé.

Du gris partout

Le pays promet de se présenter comme une "nation forte et prospère" en 2012, lorsqu'il célèbrera le centième anniversaire de la naissance de son père fondateur, le président éternel Kim Il-sung. Mais pour l'instant, la Corée du Nord figure parmi les Etats les plus pauvres et les moins développés de la planète.

Les façades sont aussi grises que les vêtements des habitants. Seules touches de couleur, les portraits géants du grand leader et de son fils Kim Jong-il. Les regards des habitants sont fuyants, ils évitent tout contact avec les étrangers. La plupart des femmes, toutefois, sont maquillées et bien coiffées. Une touche de fantaisie dans un monde triste et terne.

Hors de la capitale, le niveau de vie semble plus misérable encore. Les autoroutes sont désertes, on voit peu de machines agricoles, peu d'animaux de ferme, les paysans travaillent à la main. Si la famine semble éradiquée, la malnutrition est bien réelle. Le régime continue de prétendre à l'autosuffisance, ce que dénoncent les agences humanitaires présentes dans le pays.

Un décor différent

L'ambiance est différente dans la fabrique de prêt-à-porter Shin Won, 1300 employés. C'est l'une des 123 entreprises sud-coréennes implantées dans la zone industrielle de Kaesong, sur territoire nord-coréen. Lancé en 2003, le projet qui symbolise une paix possible entre les deux Corées donne aujourd'hui du travail à près de 49'000 Nord-Coréens.

Le directeur de la zone Hong Yangho se réjouit de la bonne marche des affaires, malgré les tensions politico-militaires. Les ouvriers sont payés l'équivalent de 56 francs par mois, plus les heures supplémentaires. Mais le projet n'attire pas les investisseurs étrangers. Un des problèmes, c'est l'étiquetage des produits, le "made in DPR Korea", n'a pas la cote dans le monde.

De retour à Pyongyang, plusieurs résidents étrangers contestent la réussite du modèle de Kaesong. Shin Won semble être l'usine modèle, celle qu'on présente aux visiteurs. Que se passe-t-il dans toutes les autres? On l'ignore. Toutes les décisions seraient prises par le Nord, sans se préoccuper de l'avis des investisseurs du Sud.

Opacité

Quant aux 56 francs de salaire mensuel, impossible de savoir si les travailleurs en voient vraiment la couleur. Le système de rémunération et de distribution étatique reste absolument opaque au visiteur étranger. Dans une échoppe de Pyongyang, le kilo de mandarines est vendu 5600 wons, soit 37 francs au taux officiel.

Qui peut s'offrir ce genre de folie, quelle est la réelle valeur de la monnaie nord-coréenne? Mystère! Même les résidents de longue date semblent avoir renoncé à y voir clair.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias