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Banques: Crédit Suisse verse une amende de 47 millions de dollars à la justice américaine

La banque helvétique Crédit Suisse va verser une amende de 47 millions de dollars aux autorités américaines. Elle a trouvé un accord extrajudiciaire pour régler une affaire liée aux pratiques de recrutement dans la région Asie/Pacifique.

06 juin 2018, 09:27
Cette amende n'aura aucun impact sur les résultats financiers de l'entreprise au deuxième trimestre.

La grande banque Credit Suisse, via sa filiale hongkongaise, a trouvé un accord extrajudiciaire avec les autorités américaines pour régler une affaire liée aux pratiques de recrutement dans la région Asie/Pacifique. Le numéro deux bancaire helvétique sera exempté de poursuites moyennant une pénalité financière de 47 millions de dollars (46,3 millions de francs).

Cette amende n'aura aucun impact sur les résultats financiers de l'entreprise au deuxième trimestre, qui seront publiés le 31 juillet, indique mercredi Credit Suisse, dans un bref communiqué. De janvier à fin mars 2018, l'établissement a généré des recettes de 5,64 milliards de francs, pour un bénéfice net de 694 millions.

Ces faits de népotisme présumé dans le cadre de l'activité de recrutement dans la région Asie/Pacifique remontent à la période 2007-2013. La banque aux deux voiles affirme avoir pris des mesures à partir de l'année 2013 afin d'améliorer ses "processus de conformité".

 

 

Différentes instances américaines, notamment le gendarme boursier et une antenne de la Réserve fédérale, avaient lancé en 2013 des investigations pour le compte du Département de la Justice (DoJ). Ces enquêtes portaient sur l'embauche de fils et filles de personnalités chinoises et visaient plusieurs grandes banques, dont UBS et Credit Suisse.

Goldman Sachs, Morgan Stanley, Deutsche Bank et Citigroup étaient également dans l'œil du cyclone. Des dizaines d'embauches sont pointées du doigt.

Héritiers chinois en cause

Les autorités américaines soupçonnaient ces banques d'avoir recruté à partir des années 2000 des "princes héritiers" ("princelings") chinois, dans l'espoir d'obtenir des contrats ou de s'assurer les connexions indispensables pour prospérer sur le marché domestique.

Au moment de l'éclatement de l'affaire en 2015, Credit Suisse n'avait pas souhaité commenter le cas. UBS avait dit collaborer avec les autorités.

Credit Suisse aurait embauché de 1999 à 2001 Wen Ruchun, sous le nom de "Lily Wen", la fille de l'ancien Premier ministre Wen Jiabao et l'aurait également payée comme collaboratrice de sa société Fullmark Consultants Limited, selon des sources citées en 2015 par l'AFP. JPMorgan a aussi embauché Wen Ruchun comme consultante.

Goldman Sachs avait pour sa part embauché Jiang Zhicheng, le petit-fils de l'ex-président chinois Jiang Zemin. Tang Xiaoning, le fils du président du géant financier China Everbright Group Tang Shuangning, a travaillé chez JPMorgan, Citigroup et Goldman Sachs.

Les autorités américaines enquêtaient dans le cadre de la loi anti-corruption FCPA (Foreign Corrupt Practices Act). Celle-ci interdit aux sociétés américaines et celles opérant aux États-Unis d'obtenir un avantage en échange d'un service.

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