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Deux cent septante emplois en passe d'être sauvés à la raffinerie de Cressier

Le ciel s'éclaircit au-dessus de la raffinerie de Cressier, en passe d'être reprise. Les 270 employés devraient continuer à travailler pour le nouveau propriétaire.

03 mai 2012, 11:59
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Le groupe zougois Petroplus a signé un accord définitif pour vendre son site neuchâtelois à Varo Holding, une coentreprise entre le géant du commerce de pétrole Vitol et la société AtlasInvest, contrôlée par un cofondateur de Petroplus.

Le repreneur compte redémarrer l'activité et poursuivre les opérations de raffinage. L'opération devrait être bouclée au deuxième trimestre. Elle est soumise à l'autorisation des juges compétents du Tribunal cantonal de Zoug et du Tribunal régional de Boudry. «On devrait voir les cheminées fumer cet été», a relevé ce matin le conseiller d'Etat neuchâtelois en charge de l'Economie Thierry Grosjean sur les ondes de la RTS.

La transaction comprend également la vente de certains actifs afférents à la raffinerie en lien avec les activités suisses de marketing et de logistique, a précisé l'entreprise ce jeudi dans un communiqué.

Petroplus est actuellement au bénéfice d'un sursis concordataire. En proie à de graves problèmes financiers, le premier raffineur indépendant d'Europe cherche à vendre ses cinq raffineries.

Gros soulagement

A l'arrêt depuis la mi-janvier, la raffinerie de Cressier compte quelque 270 employés. Le personnel devrait être conservé par le repreneur, a informé un porte-parole de Vitol. Petroplus employait jusqu'à sa déconfiture 2500 collaborateurs à Cressier, à Petit-Couronne (France), Anvers (Belgique), Coryton (Grande-Bretagne) et Ingolstadt (Allemagne).

«Avec cet accord, les perspectives de raffinage s'ouvrent à nouveau à Cressier», se réjouit Thierry Grosjean. Le ministre de l'Economie ne s'est jamais départi de son optimisme et s'est toujours montré confiant dans ce dossier.

La reprise du site constitue un gros soulagement pour le canton. Le démantèlement de la raffinerie risquait de coûter entre 20 et 100 millions de francs en fonction de la future affectation du lieu.

Les experts de la branche ne donnaient pourtant pas cher de l'avenir de la raffinerie de Cressier. Le secteur du raffinage européen est victime d'une surcapacité chronique qui pousse les exploitants à vendre ou fermer les installations.

Sécurité d'approvisionnement

La Suisse conserve ainsi deux raffineries sur son territoire. L'autre, détenue par le groupe Tamoil, se trouve à Collombey. La fermeture de Cressier aurait impliqué l'abandon de la stratégie d'approvisionnement en pétrole de la Suisse.

L'annonce du rachat du site de Cressier réjouit l'Union pétrolière (UP). «On ne peut que se réjouir pour le personnel puisque les emplois sont sauvés», a souligné le responsable de l'UP pour la Suisse romande Philippe Cordonier. Le maintien de la raffinerie contribue en outre à garantir une flexibilité, une diversité dans l'approvisionnement, relève-t-il.

Deux tiers du pétrole importé en terres helvétiques proviennent de l'Union européenne sous la forme de produits finis. Le tiers restant est importé sous forme de brut avant sa transformation en carburant et en huile de chauffage dans les raffineries locales.

Géant du négoce pétrolier

Le site de Cressier est repris par deux spécialistes du négoce pétrolier. Vitol s'affiche comme le numéro un mondial de la branche. La société est établie à Genève, où elle emploie environ 180 personnes.

La firme a dégagé l'an dernier un chiffre d'affaires de 297 milliards de dollars, ce qui en fait la plus grande entreprise de Suisse en terme de ventes, devant le zougois Glencore.

L'opération, dont le montant n'est pas communiqué, permet à Vitol de se développer dans la production. «Nous sommes heureux d'avoir conclu cette transaction en partenariat avec AtlasInvest. Elle nous donne accès à une raffinerie de niche, de qualité», a commenté le patron de Vitol Ian Taylor.

De son côté, AtlasInvest est une société d'investissement contrôlée par le cofondateur de Petroplus Marcel van Poecke. Elle a son siège à Bruxelles.

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