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Economie: effets attendus aux USA ou conséquences pour la Suisse… la baisse des taux de la Fed en 5 questions

La Banque centrale américaine, la Fed, a annoncé mercredi une baisse de ses taux d'intérêt directeurs. Qu’est-ce que cela signifie? Quels effets sont attendus? Et qu’est-ce que cette décision implique concrètement pour la Suisse? Nos explications en 5 questions.

02 août 2019, 11:13
Jerome Powell, patron de la Banque centrale américaine, a justifié mercredi la baisse des taux d'intérêt directeurs en raison des "incertitudes" qui pèsent sur l'économie mondiale.

La Banque centrale américaine (Fed) a baissé ses taux d’intérêt d’un quart de point mercredi. La dernière fois, c’était le 16 décembre 2008. Une crise financière frappait alors les Etats-Unis et la Réserve fédérale avait décidé de baisser ses taux. On vous explique la décision et ses possibles répercussions en cinq points.

A lire aussi : Etats-Unis: la banque centrale américaine baisse ses taux d'intérêt pour la 1ère fois depuis 2008

Une baisse des taux, c’est quoi? 

Aux Etats-Unis, les banques se prêtent chaque jour de l’argent sur le marché des fonds fédéraux. Elles facturent les montants sur la base du «funds rate», un taux d’intérêt qui fait office de coût de base et fixe tous les autres taux par rapport à lui, explique Le Figaro. On les nomme taux «directeurs» car ils influencent l’ensemble du marché lorsqu’ils sont changés. Et la Fed, elle, peut agir sur ce taux et décider de le baisser.

 

 

Pourquoi cette décision?

La décision d’une baisse n’a pas été prise en raison de la situation de l’économie américaine, considérée comme robuste. La Fed souhaite s’assurer contre le ralentissement prévu de l’économie mondiale et contre celui produit par la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, précise The New York Times. Il s’agit donc de prévenir, plutôt que de guérir.

 

 

C’est aussi un geste politique, voulu par Donald Trump, qui aurait même souhaité une plus forte baisse des taux. La décision n’a donc surpris personne.

Quels effets sont attendus?

Concrètement, le but est d’améliorer la consommation et les investissements. En théorie, «le coût de l’argent baisse, ce qui encourage les individus et sociétés à emprunter, faire des investissements et dépenser», explique Guy Stear, responsable de recherche chez CIB, au Figaro.

 

 

Mais baisser les taux d’intérêt est une politique très contestée. Les risques sont nombreux: les entreprises pourraient préférer épargner plutôt qu’investir et consommer, les banques prêtent à leurs débiteurs et gagnent moins d’argent. Pour Sergio Rossi, professeur d’économie à l’Université de Fribourg interrogé dans Le Temps, «le pouvoir des taux d’intérêt est devenu presque nul».

L’Europe touchée par la décision?

Les commentaires d’experts sur cette décision sont unanimes: on parle de «risques pour l’économie mondiale». «A court terme, la performance de Wall Street et la prolongation de la croissance américaine sont sauves, mais, comme lors de la dernière crise, c’est le reste du monde qui risque d’en payer le prix» avec une «crise qui peut se révéler encore plus dévastatrice que la précédente», peut-on lire dans l’éditorial du Monde.

Une semaine avant cette décision, la Banque centrale européenne a pris des mesures contre la conjoncture actuelle, en ouvrant notamment la voie à une ou plusieurs baisses de ses taux d’intérêt dès le mois de septembre, explique Forbes France. La décision de la Fed risque bien d’entraîner une baisse des taux d’intérêt en Europe.

Quelles conséquences pour la Suisse?

La Banque nationale suisse (BNS) va être directement touchée par la décision, selon le Tages Anzeiger. Ses taux d’intérêt pourraient baisser à moins de 1% cet automne, selon Alessandro Bee, économiste d’UBS, interrogé par le journal alémanique. Les clients ordinaires des banques ne seraient pas concernés par ces taux d’intérêt négatifs, mais les entreprises et les personnes riches pourraient être encore plus touchées qu’aujourd’hui.

 

 

Des intérêts sont d’ailleurs déjà imposés par de nombreuses banques. Les clients d’UBS qui possèdent plus de 2 millions de francs devront d’ailleurs le faire, apprenait-on jeudi.

A lire aussi : Les clients d’UBS qui ont plus de 2 millions sur leur compte devront payer des intérêts à la banque

Autre conséquence possible: à cause des taux d’intérêt négatifs, les banques risquent de multiplier les prêts hypothèques pour faire fructifier leur capital autrement, détaille Le Temps.

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