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Emploi: un apprenti sur trois victime de harcèlement sexuel au travail

Un sondage du syndicat Unia montre qu'un apprenti sur trois a été victime d'une forme de harcèlement sexuel sur son lieu de travail. Stress, mobbing et heures supplémentaires complètent un tableau peu reluisant pour ces jeunes en formation.

12 août 2019, 11:12
Unia exige que les apprentis soient mieux protégés dans notre pays (illustration).

Le syndicat Unia exige une meilleure protection des apprentis. Selon un sondage publié lundi, un tiers des personnes ont déjà été harcelées sexuellement dans le cadre de leur apprentissage. Le mobbing, le stress et le surmenage sont eux aussi largement répandus.

Selon cette enquête, menée par la jeunesse Unia auprès de plus de 800 apprentis, les femmes sont plus touchées que les hommes par le harcèlement sexuel (36% contre 25%). Ces chiffres sont d'autant plus inquiétants que les apprentis ont intégré le monde du travail depuis peu de temps et que beaucoup sont encore mineurs.

Plusieurs types de harcèlement

Les allusions sexuelles et autres propos déplacés constituent le principal type de harcèlement. Un quart des sondés (200 personnes) en ont déjà fait l'objet. Nonante-cinq personnes disent avoir déjà subi des "contacts physiques importuns" et neuf ont été victimes d'agressions sexuelles, contrainte ou viol.

Mais les différents types de harcèlement sont souvent combinés, souligne Unia: un premier dépassement de limite est fréquemment suivi d'un second, souvent plus grave.

Si l'on étend ce phénomène à l'école et à la vie privée, on obtient des chiffres encore plus élevés: 80% des femmes et 48% des hommes interrogés ont affirmé avoir déjà vécu une forme de harcèlement sexuel.

Stress et heures supplémentaires

Même sans tenir compte du harcèlement, l'apprentissage "n'est pas une partie de plaisir" pour la majorité des apprentis, précise le syndicat: 31% des personnes interrogées affirment avoir vécu des situations de mobbing au travail et 70% se sentent régulièrement stressés.

Par ailleurs, près des deux tiers (63%) doivent parfois faire des heures supplémentaires, bien que cela ne soit admis qu'à titre exceptionnel chez les apprentis. Et près de la moitié (46%) ont parfois le sentiment d'être surmenés au travail.

Tolérance zéro

Dans ce contexte, Unia juge "impératif" d'imposer la protection légale des apprentis, notamment en ce qui concerne les heures supplémentaires et le travail de nuit. Il exige également une politique de tolérance zéro face aux abus sexuels et demande aux entreprises d'édicter des règlements clairs, de créer un service de contact dans ou en dehors de l'entreprise et de prévoir des sanctions pour les collaboratrices et collaborateurs fautifs.

Au total, 812 personnes ont participé à l'enquête d'Unia (514 en ligne et 298 via un questionnaire écrit). Parmi elles, 61% ont indiqué être des femmes et 30% des hommes.

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