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Energie: Axpo s'attend à une importante perte financière et biffe 300 emplois

Le marché de l'énergie est en crise et le géant suisse de l'électricité, Axpo, est frappé de plein fouet. La société réajuste la valeur de ses installations à la baisse et s'attend à une charge supplémentaire d'1,5 milliard.

12 sept. 2014, 20:33
Malgré ces importantes difficultés, Axpo reste confiante, avec un capital propre de 8 milliards de francs.

Axpo réajuste la valeur de ses installations vers le bas. Le groupe énergétique zurichois invoque la baisse des prix du courant électrique sur les marchés européens. Conséquence: une charge de 1,5 milliard de francs à déduire du résultat opérationnel (EBIT) 2013/2014. Une perte "significative" se profile.

Ces correctifs concernent en Suisse plusieurs centrales nucléaires, hydrauliques ou de biomasse. S'y ajoutent notamment des sites d'énergie éolienne à l'étranger. Ces usines produisent à des coûts supérieurs à ceux du marché, et ne sont plus rentables, écrit vendredi l'entreprise.

Le groupe énergétique zurichois adapte également à la baisse la valeur de ses contrats à long terme réglant le retrait de courant électrique produit par des centrales nucléaires françaises. Ces accords, conclus dans les années 1990, se basent sur les tarifs d'alors.

Sur le montant de 1,5 milliard, 560 millions devront être assumés par la filiale Axpo Trading. Cette dernière, entièrement contrôlée par Axpo Holding, est active notamment dans la production et la commercialisation d'énergie. Elle fournit des prestations diverses dans les domaines de l'énergie et de l'environnement, explique Axpo.

Durée d'amortissement prolongée

La société prend une deuxième mesure. Elle retouche la durée d'amortissement économique et financier de certaines installations nucléaires, en la faisant passer de 50 à 60 ans.

Un prolongement qui concerne les sites de Beznau (AG), ainsi que de Gösgen (SO) et de Leibstadt (AG). Axpo exploite ces deux dernières centrales en partenariat.

Le groupe justifie cette décision par les investissements importants auxquels il a procédé ces dernières années. Ceux-ci "garantissent un fonctionnement sûr et économique à long terme", complète le producteur d'électricité Alpiq, qui détient des parts minoritaires dans les centrales nucléaires de Gösgen et de Leibstadt.

Ces différents réajustements n'entraînent aucun effet sur les versements en faveur des fonds de désaffectation des centrales et de gestion des déchets. Les montants payés demeurent identiques.

Confiance dans l'avenir

Chez Axpo, on précise que "ces dispositions n'ont aucune influence négative sur notre cash-flow. Notre capital propre reste à huit milliards de francs", souligne auprès de l'ats Tobias Kistner, porte-parole du groupe.

Le producteur énergétique estime disposer d'atouts stratégiques, ainsi que d'une flexibilité et d'une efficacité accrues, qui lui permettent d'envisager l'avenir avec confiance. Il relève en outre les ouvertures qu'il s'est ménagées sur les marchés étrangers.

300 emplois biffés

Axpo navigue depuis plusieurs mois en eaux troubles. La société a annoncé en juin dernier qu'elle allait supprimer quelque 300 emplois supplémentaires ces trois prochaines années. Elle a invoqué des marchés difficiles, des revenus en baisse et des marges sous pression.

Le producteur zurichois a dans le même temps fait part de résultats difficiles. Son bénéfice net semestriel a dégringolé de 17% au regard des six premiers mois de l'exercice précédent à 502 millions de francs.

En supprimant 300 emplois sur trois ans, Axpo, qui employait encore 4355 personnes à plein temps au 30 septembre 2013, entend maintenir sa capacité en termes de rentabilité. Pour mémoire, la société avait biffé 62 postes en Suisse lors de l'exercice achevé à cette date, après en avoir tracé 110 sur la période 2011/12.

Greenpeace: "Axpo fait passer son profit avant la sécurité"

La décision d'Axpo d'allonger la durée d'exploitation de certaines installations nucléaires de 50 à 60 ans est jugée "scandaleuse" par Greenpeace. "Le groupe énergétique zurichois fait passer son propre profit avant la sécurité de la population", selon l'ONG de défense de l'environnement.

Cette mesure signifie que les centrales nucléaires de Beznau (AG), Gösgen (SO) et Leibstadt (AG) continueront de fonctionner bien après la limite technique d'exploitation fixée à 40 ans, expliquait vendredi à l'ats Florian Kasser, expert en énergie auprès de Greenpeace.

Des experts estiment aujourd'hui que certaines centrales ont un potentiel d'exploitation d'au moins soixante ans, en plus de la phase de post-exploitation, en toute sécurité, indique de son côté Axpo.

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