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Franc fort: le Parti socialiste craint une récession en cas de baisse des salaires

Au lendemain de l'annonce du recours au chômage partiel pour éviter les licenciements, Christian Levrat, le président du Parti socialiste suisse dit craindre une récession si une autre mesure possible - une baisse des salaires - était prise par les patrons.

28 janv. 2015, 07:01
Christian Levrat estime qu'une baisse généralisée des salaires entraînera immanquablement une récession.

Le président du parti socialiste suisse, Christian Levrat, s'oppose fermement à des baisses de salaire pour aider les entreprises à faire face à la vigueur du franc face aux autres monnaies. Une telle mesure risque d'entraîner de nouveaux problèmes et éventuellement une récession, selon lui.

"Abaisser les salaires signifie conduire le pays directement à une sévère récession", déclare M. Levrat dans une interview diffusée mercredi dans le "Tages-Anzeiger" et le "Bund". Avec des salaires plus bas, les consommateurs n'achèteront plus rien, ce qui provoquera une chute de la demande intérieure, explique-t-il. Celle-ci avait pourtant sauvé l'économie en 2009 et 2011, remarque-t-il.

Le conseiller aux Etats fribourgeois ne croit pas que les prix vont baisser en Suisse grâce aux importations moins chères. Il appelle toutefois les commerçants à répercuter la différence de prix. "Notre devoir politique est d'empêcher que les importateurs empochent les gains de change", dit-il.

Schneider-Ammann attaqué

M. Levrat s'en prend vertement au ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann. Il interprète les récentes déclarations du conseiller fédéral comme une invitation à des baisses de salaire. M. Schneider-Ammann cède à la panique, s'inquiète le président du PS. "Je regrette beaucoup que le ministre de l'économie n'arrive pas à garder son calme".

Après des déclarations sur des baisses de salaires, M. Schneider-Ammann s'est distancié de ses propos. La semaine dernière, il avait indiqué que les négociations salariales sont de la responsabilité des partenaires sociaux. Des réductions de salaire ne peuvent être utilisées qu'en dernier recours dans des situations extrêmes, a estimé le libéral-radical bernois.

M. Levrat propose tout un éventail de mesures pour faire face à l'envolée du franc, comme la promotion de l'apprentissage et une "offensive de formation". "Les travailleurs à temps partiel ne doivent pas seulement rester à la maison, mais ils doivent aussi pouvoir améliorer leurs qualifications et ainsi amener plus de qualité dans leur branche", explique-t-il.

Plan de relance

Le président du PS est également favorable à un programme de relance de l'économie, car les mesures pourraient déployer leurs effets en cas d'aggravation de la crise. Les cantons pourraient aussi agir en utilisant les versements qu'ils reçoivent de la Banque nationale suisse, estime-t-il.

Il rejette en revanche les baisses d'impôts et l'arrêt des révisions de lois proposées par la droite. "Pourquoi accorder des réductions d'impôts, si les entreprises réalisent des pertes?", s'interroge M. Levrat.

Le facteur principal est le taux de change, relève-t-il. "Là, seule la BNS peut agir", dit-il. Une longue parité entre le franc et l'euro serait catastrophique pour l'économie. "Lorsque l'orage sera passé, la BNS devra à nouveau défendre un cours plus élevé", avertit-il.

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