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G20: l'échange automatique d'informations était au menu des discussions jeudi

Jeudi à Washington, les débats sur la lutte contre l'évasion fiscale ont monopolisé l'attention à la réunion du G20.

19 avr. 2013, 07:10
Au sommet du G20 à Washington, le ministre français des finances Pierre Moscovici, a constaté qu'"une porte vers la fin du secret bancaire a été ouverte".

La lutte contre l'évasion fiscale était au menu du G20 jeudi à Washington, sur fond d'échange automatique d'informations. En marge de la réunion du FMI et de la Banque mondiale, le G24, qui réunit pays émergents et en développement, s'est quant à lui inquiété des politiques anti-crise des grandes banques centrales.

Selon le ministre français des finances Pierre Moscovici, une porte vers la fin du secret bancaire a été ouverte, pas seulement entrouverte, c'est quelque chose d'extrêmement important". L'élan donné par les Etats-Unis et plusieurs pays européens doit maintenant être confirmé au niveau international.

Il faut maintenant que les avancées obtenues en matière de lutte contre les paradis fiscaux et l'évasion fiscale trouvent leur traduction au niveau international, en particulier au niveau du G20, a expliqué le ministre. Pierre Moscovici et ses partenaires des pays riches et émergents du G20 devaient se retrouver jeudi soir à Washington pour un dîner de travail.

Une autre réunion est prévue vendredi matin afin de discuter entre autres des moyens de renforcer la lutte contre l'évasion fiscale. Plusieurs pays européens, dont la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne ou la Pologne, se sont prononcés pour la mise en place d'un échange automatique d'informations fiscales.

La France, a expliqué M. Moscovici, souhaite aussi que le G20 adopte des normes internationales en matière de transparence. Elle veut éviter par exemple que des sociétés-écran, les trusts en droit anglo-saxon, empêchent de lutter efficacement contre l'évasion fiscale.

Assainissement budgétaire

Revenant sur la nécessité de trouver un équilibre entre croissance et assainissement budgétaire, M. Moscovici s'est félicité du changement intervenu sur ce sujet depuis un an. "Tout le monde comprend aujourd'hui qu'ajouter l'austérité à la récession serait une faute lourde", a-t-il assuré.

Par rapport à l'an dernier, "les esprits ont beaucoup évolué, il n'y a pas aujourd'hui une Europe du sud et une Europe du nord, une Europe des laxistes et une Europe des vertueux", mais "une même volonté de définir un agenda commun pour la croissance", a-t-il encore affirmé.

Retombées négatives

De son côté, le groupe du G24, qui réunit pays émergents et en développement, a insisté jeudi sur son inquiétude concernant les "retombées négatives" des politiques anti-crise des grandes banques centrales.

"Nous appelons les pays développés à prendre en compte les retombées négatives des périodes prolongées de politiques monétaires non-conventionnelles, sur l'inflation, la volatilité des flux de capitaux et les prix des matières premières", a indiqué ce groupement informel dans un communiqué publié en marge de l'assemblée générale FMI-Banque mondiale.

Depuis le déclenchement de la crise, les banques centrales de plusieurs pays riches, notamment la Fed aux Etats-Unis et la BCE en Europe, sont engagées dans une politique coûteuse mêlant rachat d'actifs et abaissement des taux d'intérêts. Elles veulent ainsi injecter des liquidités et éviter un resserrement du crédit.

Tout en saluant ces mesures, le FMI en a identifié de possibles "effets pervers" pour certains pays émergents, déstabilisés par l'afflux de capitaux et l'appréciation de leur monnaie.

Le G24 déplore

Regroupant des pays d'Amérique latine, du Moyen-Orient et d'Afrique, le G24 a par ailleurs de nouveau déploré que la réforme de la gouvernance du FMI, rééquilibrant l'institution au profit des émergents, ne soit toujours pas entrée en vigueur. Votée en 2010, la réforme de la gouvernance du Fonds est suspendue depuis plusieurs mois à une ratification parlementaire aux Etats-Unis, qui disposent d'un droit de veto de fait.

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