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L'assemblée générale de Credit Suisse risque d'être agitée

L'assemblée générale de Credit Suisse, qui se tient ce vendredi, risque d'être agitée. Le conseil d'administration va probablement obtenir gain de cause sur toutes les votations.

29 avr. 2016, 08:21
On reproche notamment à Urs Rohner d'avoir retardé les restructurations nécessaires de longue date en soutenant trop longtemps l'ancien directeur.

Le conseil d'administration de Credit Suisse va probablement obtenir gain de cause vendredi sur toutes les votations lors de l'assembléegénérale de la grande banque à Zurich. Mais la rencontre avec les actionnaires ne s'annonce pas des plus détendues.

Pour Urs Rohner, le président du conseil d'administration de Credit Suisse, cette assemblée générale ne sera pas une promenade de santé, c'est certain. Il se retrouvera sous le feu de certaines critiques.

La colère, notamment des petits actionnaires, est en effet grande. Depuis le début de l'année et après l'annonce d'une perte de près de 3 milliards de francs en 2015, leurs actions ont perdu presque un tiers de leur valeur, sans perspective d'une amélioration.

Les actionnaires vont probablement en rendre M. Rohner responsable. Et non sans raison, car l'homme qui préside le conseil d'administration depuis 2011 doit seulement répondre des conséquences de l'ère Brady Dougan, mais on lui reproche aussi d'avoir retardé les restructurations nécessaires de longue date en soutenant trop longtemps l'ancien directeur.

Il en paie la note, avec des chiffres rouges et un cours de l'action en baisse.

D'importants actionnaires soutiennent Rohner

Urs Rohner n'a toutefois rien à craindre lors de l'assemblée de vendredi. Il ne risque la défaite ni sur sa réélection ni sur les 30 autres votations. Car il a le soutien d'importants actionnaires et d'ISS, le conseiller dont les recommandations sont décisives dans l'espace anglo-saxon.

Une opposition existe toutefois en Suisse. Ainsi les représentants d'actionnaires Ethos et Actares recommandent de refuser 7, respectivement 12 points de l'ordre du jour. Ce sont avant tout les rémunérations de la direction, soumises à l'approbation de l'assemblée générale, qui leur restent en travers de la gorge.

La fondation Ethos juge incompréhensible les 34,6 millions de francs de bonus versés à la direction, avec Tidjane Thiam à sa tête. Ethos estime également nettement trop élevée la rémunération de base du directeur général de 3 millions ainsi que celle de 2 millions pour chaque membre de la direction générale, de même que la prime de départ de Brady Dougan.

Dans sa recommandation de vote, la fondation genevoise appelle à élaguer les bonus des dirigeants du numéro deux bancaire helvétique. "Le montant dévolu aux bonus est complètement inapproprié", a relevé le directeur d'Ethos Vincent Kaufmann. La fondation juge en outre insuffisante la prestation du président Urs Rohner.

Réélection non menacée

Ethos émet aussi des critiques de fond et refusera la décharge au conseil d'administration. Mais malgré son mécontentement, elle votera pour la réélection de M. Rohner.

Actares, au contraire, recommande de ne pas voter pour lui. La fondation, qui estime que la représentation féminine est insuffisante, prône aussi l'éviction l'Alexander Gut, le fils de l'ancien dirigeant Rainer Gut, et de Joaquin Ribeiro.

Mais les recommandations de vote des deux fondations helvétiques ne devraient vraisemblablement avoir qu'un effet modeste. Même si quelques actionnaires, et notamment quelques caisses de pensions suisses, les suivront.

Sur l'ensemble des voix, leurs poids est en effet trop petit pour passer l'épaule lors de l'assemblée générale. Mais la pression du marché des capitaux devrait être plus efficace. On s'attend ainsi à ce qu'Urs Rohner ne reste plus très longtemps à la tête de la deuxième banque du pays.

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