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La banque du Vatican a pu faciliter le blanchiment d'argent

La justice italienne a mis hors de cause samedi l'ex-président de la banque du Vatican, alors qu'une enquête dévoile que cet établissement bancaire faciliterait le blanchiment d'argent. Devant les Gardes suisses, le pape a déclaré qu'il ne fallait pas craindre la réforme structurelle dans l'Eglise.

06 juil. 2013, 15:10
Des virements suspects ont été signalés au Vatican.

Le parquet italien a bouclé son enquête sur des soupçons de blanchiment d'argent à la banque du Vatican, l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR), et a apparemment mis hors de cause son ancien président Ettore Gotti Tedeschi, a-t-on appris samedi de source judiciaire à Rome.

Les procureurs accusent en revanche le directeur général de l'IOR, Paolo Cipriani, et son adjoint Massimo Tulli, qui ont tous deux démissionné lundi, d'avoir "autorisé des transactions financières illégales". Un magistrat doit maintenant décider si les deux hommes doivent être jugés.

Opérations illégales

"Il y a un risque élevé dans le mode de fonctionnement de l'IOR, qui en n'identifiant pas ses clients avec précision, peut être utilisé comme écran pour dissimuler des opérations illégales," écrivent pour leur part d'autres enquêteurs qui ont travaillé plusieurs années sur cette affaire et dont les conclusions étaient reprises samedi dans plusieurs journaux italiens, dont le "Corriere della Sera".

Ces enquêteurs mettent également en cause les banques italiennes qui ont accepté des transferts de l'IOR sans avoir vérifié l'origine des fonds, qui ont été reversés par la suite à d'autres banques.

Conclusion: "l'IOR peut facilement devenir un vecteur de blanchiment d'argent d'origine criminelle". Au terme de leur enquête, ils contredisent les déclarations de l'IOR qui assure que tous ses clients sont des congrégations religieuses ou le clergé. "Il y a aussi des personnes privées qui, parce qu'elles bénéficient d'une relation privilégiée avec le Saint-Siège, peuvent effectuer des dépôts d'argent et ouvrir des comptes," précisent-ils encore.

Plusieurs transferts

L'enquête porte sur des transferts de 23 millions d'euros (28 millions de francs) effectués en septembre 2010 par la banque du Vatican vers l'organisme de crédit italien Credito Artigiano, dont trois millions d'euros ont été reversés à Banca del Fucino et 20 millions à J.P. Morgan Frankfurt. Le transfert de ces fonds a été approuvé par Paolo Cipriani, alors directeur général de l'IOR, et par son adjoint, Massimo Tulli. Selon le journal "La Repubblica", les deux hommes sont aussi accusés d'avoir procédé à une dizaine d'autres transferts vers J.P. Morgan.

Le pape François a mis en place une commission d'enquête sur la banque, afin de faire figurer le Saint-Siège sur la "liste blanche" des Etats respectueux des règles de lutte contre le blanchiment d'argent.

Structures fragiles

Le Saint-Père a d'ailleurs invité samedi les catholiques à ne pas craindre la réforme de "structures anciennes et fragiles" de l'Eglise. "Il nous faut les renouveler," a-t-il déclaré au cours d'une messe privée pour les Gardes suisses, selon le site internet de Radio Vatican.

"Nous ne devons pas craindre de laisser tomber les structures fragiles qui nous emprisonnent", a-t-il dit. "L'Eglise s'est toujours autorisée à se réformer (...) C'est ainsi que l'Eglise a évolué, s'en remettant au Saint Esprit pour renouveler ces structures. Nous ne devons pas en avoir peur," a dit le pape.

 

 
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