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La banque Sarasin se plaint au Conseil de la presse

La banque Sarasin a adressé une plainte au Conseil de la presse contre l'hebdomadaire "Weltwoche" qui a rendu publique l'affaire Hildebrand au début de l'année.

23 janv. 2012, 15:48
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Sa démarche concerne un article erroné en lien avec la violation du secret bancaire par un de ses ex-employés du service informatique.

La banque Sarasin estime que le magazine proche de l'UDC a "hautement violé ses devoirs journalistiques sur différents plans", écrit-elle lundi dans un communiqué. Il a ainsi nui à la réputation de l'établissement bancaire privé bâlois, ainsi qu'à celle du conseiller en clientèle que la "Weltwoche" a injustement cité comme source.

Et la banque Sarasin d'ajouter que la "Weltwoche" a insuffisamment évalué son unique source. De plus, dans son édition du 5 janvier, elle a sciemment ignoré des informations et des contacts de la banque bâloise qui auraient permis à l'hebdomadaire alémanique de corriger à temps l'article entaché d'erreurs.

Avis d'ici l'été

Dans son communiqué, la banque privée précise qu'il ne faut attendre aucune autre prise de position de sa part sur le contenu de sa plainte. Un tel recours au Conseil de la presse n'entraîne aucune suite d'ordre judiciaire. La plainte peut être admise, ou seulement partiellement, ou encore rejetée.

Ce conseil est un organe interne à la profession qui réunit des journalistes et des éditeurs. Ses prises de position sont rendues publiques et les médias concernés ont le devoir de les publier. Le Conseil de la presse a déjà réfléchi à se saisir d'office du cas. Il va maintenant examiner la plainte de la banque et devrait rendre son avis d'ici l'été, a indiqué à l'ats le secrétaire du conseil Martin Künzi.

La "Weltwoche" réfute

Rédacteur en chef de la "Weltwoche", Roger Köppel réfute pour sa part les reproches. L'article incriminé était correct, a-t-il dit à l'ats. "Notre hebdomadaire a rempli ses obligations journalistiques en son âme et conscience", a-t-il ajouté.

Et le rédacteur en chef de préciser que la banque Sarasin n'a jamais été au centre des critiques ou de l'article. Elle n'a en outre pas répondu à toutes les questions du journal, invoquant le secret bancaire.

Quand l'établissement bâlois a exprimé ses premières critiques à la suite de la parution du premier papier, la "Weltwoche" a demandé ce qui devait être corrigé. Mais cette demande est elle aussi restée sans réponse, a encore déclaré M.Köppel.

Procédures diverses

Le 5 janvier, la "Weltwoche" accusait le désormais ex-président de la Banque nationale suisse (BNS) Philipp Hildebrand de délit d'initié, publiant notamment un extrait de son compte auprès de la banque Sarasin. Il est par la suite apparu que ce document était constitué de plusieurs pièces, dont les données ne sont certes pas contestées, mais qui ont été montées par l'avocat et député thurgovien Hermann Lei.

Ce dernier est le conseil de l'ex-employé du service informatique de la banque Sarasin qui lui a remis les documents et qui s'est lui-même dénoncé à la police le 1er janvier. Entretemps licencié, l'informaticien est en outre inculpé pour infraction à la loi sur les banques. Une procédure pénale est également engagée contre M.Lei.

M.Hildebrand reste blanc

Si l'affaire Hildebrand se poursuit ainsi pour plusieurs de ses protagonistes, le principal concerné a été blanchi une nouvelle fois par le Contrôle fédéral des finances (CDF). Après avoir examiné les nouveaux éléments apparus dans l'affaire, les experts du CDF n'ont rien changé aux conclusions de leur enquête menée en décembre. Le président de la BNS n'a violé aucun règlement.

Le Conseil fédéral a pris connaissance de ces précisions lors de sa séance de mercredi passé, a indiqué lundi son porte-parole André Simonazzi, confirmant une information en ligne de "24 Heures" et de la "Tribune de Genève". Le gouvernement avait demandé au directeur du CDF Kurt Grüter et à son vice-directeur Michel Huissoud d'évaluer les éléments nouveaux.

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